De Rocher Chembessi

Le nouveau visage de Patrice Talon : président du Bénin

 

Patrice Talon, le nouveau Président élu du Bénin
Patrice Talon, le nouveau Président élu du Bénin (crédit : RFI)

Octobre 2015, un voyageur particulier atterrit à l’aéroport international de Cotonou, Patrice Talon. L’homme d’affaires béninois, surnommé le « roi du coton »,  est de retour au pays après trois années d’exil plutôt discret en France. Finie la longue traversée de désert (2012-2015) aux raisons multiples, seuls quelques proches collaborateurs et hommes politiques sont présents à l’accueil. Patrice Talon avait fui le Bénin car il était accusé d’être le commanditaire d’une tentative présumée d’empoisonnement du chef de l’Etat alors en place, Boni Yayi. Arrêté en France, puis libéré, il est à nouveau accusé en 2013 d’être impliqué dans une tentative d’attentat à la sûreté de l’Etat. Sa longue traversée du désert s’achève fin 2014, lorsque le président Boni Yayi lui accorde le pardon et lui permet de rentrer de son exil parisien.

Un retour au bercail qui se dessine rapidement comme le début d’un nouveau défi pour Patrice Talon. L’homme a un parcours atypique, il se définit lui même comme « un compétiteur né ». A la tête d’un véritable empire, il fut longtemps un acteur incontournable de deux secteurs clé de l’économie béninoise : le coton et le port de Cotonou. Il commence à s’intéresser à la politique au début des années 90 et n’hésite pas à piocher dans son immense fortune pour financer des candidats à la présidence de son pays. C’est lui qui a mis en selle le président sortant Boni Yayi dont il a largement financé les campagnes en 2006 et en 2011, avant de devenir son pire ennemi. Patrice Talon, connu pour être un faiseur de roi, décide dès son retour en 2015 de se lancer dans la course à l’élection présidentielle de mars 2016. Le faiseur de roi veut devenir roi.

Commence alors un long parcours pour celui qui incarne le « nouveau départ » pour des millions de béninois. « Cette élection, j’y vais et je vais la gagner » affirmait-il avant même que ne soit lancée la course électorale. Qui l’eût cru ? Il se définit dès les premiers signaux électoraux comme le porte-étendard de la « rupture ». Rupture avec le système politique « malade » soutient-il. Une rupture axée sur des réformes institutionnelles profondes. Le mot « rupture » est devenu son leitmotiv, l’homme en fait son cheval de bataille.

Patrice Talon use alors d’une stratégie savamment travaillée pour se faire apprécier voire aduler par le peuple. Lui, accusé d’être responsable de la gestion « approximative » de Boni Yayi, pour avoir été le principal bailleur de l’élection de ce dernier, s’offre ainsi un nouveau visage. Sa volonté sans faille d’aller à la conquête de l’électorat béninois paye, il apparaît bientôt dans l’opinion comme l’homme « miracle ». Quel génie ce Talon ! s’exclame-t-on au Bénin.

Après avoir longtemps agi dans sa base arrière de Cotonou, Patrice Talon fait une grande tournée dans tout le pays pour sa campagne présidentielle. De sa campagne, on retient un homme proche du peuple, fin connaisseur du pays et de ses rouages politiques.Talon va au contact des béninois avec une éloquence digne d’un politicien accompli. Chose étonnante, il n’hésite pas à afficher des signes distinctifs de sa fortune. Sa réussite sociale et son goût du luxe font rêver une partie de la jeunesse béninoise qui voit en lui celui qui saura créer des emplois et de la richesse à l’échelle du pays. Souffle alors sur le pays le vent du changement.

Au cours d’une campagne épique, Patrice Talon, cet homme sans véritable expérience politique, révélé aux millions de béninois par les sulfureuses affaires avec le régime de Boni Yayi, se bonifie et se solidifie. Ses alliances en vue du second tour de la présidentielle renforcent son succès et lui donnent encore plus de poids. Le Bénin tout entier est balayé du vent de la « rupture » promise. Dimanche 21 mars, Patrice Talon devient le quatrième président de l’ère du renouveau démocratique du Bénin. Presque un plébiscite pour un homme « remède » qui soutient fermement que le « pays est malade».

Le nouveau Patrice Talon se revendique comme un homme de confiance au service des intérêts du peuple béninois. Ses adresses publiques, au terme du scrutin, symbolisent ce nouveau visage. Celui qui réitère son engagement solennel de ne faire qu’un mandat, donc de quitter le pouvoir en 2021, semble vraiment porteur d’une nouvelle ère pour le Bénin. Le nouveau président élu du Bénin sera-il véritablement l’homme des grandes réformes institutionnelles et des grands chantiers socio-économiques, l’homme de la vraie rupture et d’un nouveau départ ? L’unique chemin qui s’impose désormais à lui : que les rêves de tout un peuple se concrétisent en faveur de la rupture et du changement.

 


2015 et les présidents candidats aux élections présidentielles…

L’Afrique amorcera-t-elle un nouveau virage dans sa gouvernance ? Le continent connaîtra-t-il une nouvelle élite dirigeante ? La gérontocratie indéboulonnable dans certains pays a-t-elle encore de beaux jours devant elle ? Où triomphera la démocratie en Afrique ? Ces questions auront certainement une réponse au cours de cette année 2015.

Une année qui se distingue dans la vie politique du continent comme celle de presque toutes les élections. Dans chaque région du continent, des joutes électorales, indécises dans certains pays ou jouées d’avance dans d’autres se dessinent à l’horizon. Selon certains recensements, c’est dans au moins quatorze pays du continent que les populations seront appelées aux urnes pour des consultations diverses. Elles sont locales, communales, législatives et présidentielles. Et ce sont bien les élections législatives et présidentielles qui ravivent les attentions des grands analystes politiques du continent.

En Afrique de l’Ouest, six pays sont sous les projecteurs pour les élections présidentielles. Et l’enjeu est presque le même dans ces six pays. Il s’agit pour le président sortant de réussir à se faire réélire et/ou pour l’opposition de s’offrir dans certains cas une victoire historique pour parvenir au pouvoir.

Dans ce stratagème politique, avantages presque favorables pour les présidents Faure Gnassingbé du Togo, Alassane Dramane Ouattara de la Côte d’Ivoire. Leurs compères Alpha Condé de la Guinée-Conakry et Goodluck Jonathan du Nigeria devront encore patienter jusqu’au dernier moment pour savoir si le verdict des urnes leur sera favorable. Quant au nigérien Mahmadou Issoufou, c’est une équation bien complexe même si l’homme a réussi à s’offrir (ou museler) presque l’opposition politique de son pays. Au Burkina Faso par contre, la chute inattendue de Blaise Compaoré a remis les compteurs à zéro ce qui a permis de redistribuer les cartes entre les potentiels candidats.

Les Présidents Alassane Ouattara de la Côte d'Ivoire et Faure Gnassingbé du Togo
Les présidents Alassane Ouattara de la Côte d’Ivoire et Faure Gnassingbé du Togo

Les présidents sortants presque favoris

En effet, les soubresauts politiques actuels au Togo autour des réformes électorales semblent ne point ébranler le président Faure Gnassingbé. Le Chef d’Etat arrivé au pouvoir à la surprise générale de tous à la mort de son père président Gnassingbé Eyadéma surfe encore paisiblement sur les dissensions interminables au sein de l’opposition politique. Le presque désaccord entre les coalitions politiques de l’opposition autour d’un candidat unique dresse sans doute le lit à une victoire haut la main de Faure Essozima Gnassingbé.

En Côte d’Ivoire, bien qu’Alassane Ouattara soit sous les feux de critique de sa gestion politique du pays que d’aucuns jugent partisane (clanique) du pouvoir, et de la supposée implémentation d’une justice de vainqueurs au « pays des éléphants » après la crise post-électorale de 2010, le bilan économique et social d’ADO parle en sa faveur. Avec l’alliance indéfectible qu’il a établie avec l’ancien président Henri Konan Bédié, il y a très peu de chance pour l’opposition de déloger Alassane Ouattara du palais présidentiel. Et comme au Togo, la guerre d’égo au sein de l’opposition politique lui donne presque une carte blanche puisque Pascal Afi N’Guessan, tout en ne parvenant pas à rallier à sa cause les plus d’une dizaine d’autres partis de l’opposition ivoirienne, vient de s’offrir la foudre des partisans jurés de l’ancien président Laurent Gbagbo autour de l’invalidation de la candidature de ce dernier au poste du président du Front populaire ivoirien (FPI). Seules quelques forces de la société civile tentent aujourd’hui de titiller le pouvoir en mettant la pression autour de certains sujets délicats de la période post-électorale de 2010 et/ou réclamant des élections crédibles.

Les Présidents Goodluck Jonathan du Nigeria et Alpha Condé de la Guinée.
Les présidents Goodluck Jonathan du Nigeria et Alpha Condé de la Guinée.

Les présidents candidats en mal de popularité…

Dans cette cohorte de présidents sortants revêtus du manteau d’outsider, la palme d’or reviendrait bien au nigérian Goodluck Jonathan accusé de solide inertie dans la crise de la montée islamiste au nord du pays. Le mouvement Boko Haram, cheval de Troie de la gouvernance Goodluck Jonathan fera-t-il perdre la présidentielle à ce dernier ? Bien malin qui pourra le dire, mais il y a bien une évidence. Les seize années de domination du Parti démocratique populaire (PDP) au Nigeria sont menacées par l’émergence de l’All Progressive Congress (APC), une coalition des partis de l’opposition. Au même moment, le président est confronté à une rébellion interne au sein de sa formation politique. Contestant la volonté de Goodluck Jonathan de briguer un autre mandat, des cadres importants (parlementaires, gouverneurs…) du PDP sont partis grossir les rangs de l’opposition. Mais le grand risque pour les prochaines élections générales de février prochain au Nigeria est l’éclatement des actes de violence. C’est ce que redoutent nombre d’observateurs qui se souviennent des tensions post-électorales de 2011 ayant fait plus 800 morts.

Pour qui ceux suivent l’actualité africaine de ces huit derniers, le virus Ebola a fait et continue de faire la Une. Il a décimé des milliers de personnes, notamment en Guinée-Conakry. Et bien voilà, ce virus pourrait bien emporter le président Alpha Condé de son fauteuil présidentiel. En effet, la gestion faite de cette maladie par l’ancien opposant historique de la Guinée est fortement décriée au sein de l’opinion nationale. Et la vague de protestation atteint la sphère politique du pays. A cela s’ajoutent les récurrentes crises liées à l’électricité, l’eau, aux ressources forestières et minières. Et le retour en force sur l’échiquier politique de Celou Dallen Diallo constitue une autre paire de manches dans l’indéterminisme guinéen. Comme au Nigeria, la crainte des violences post-électorales pèse lourdement sur ce scrutin.

En dehors de ces pays où les présidentielles sont en ligne de mire, dans la sous-région de l’Afrique, il y a bien un pays dont la situation politique est suivie avec grand intérêt par ses voisins : le Bénin. Pompeusement appelé « label de la démocratie en Afrique », le Bénin est dans une impasse électorale sans précédent. Mais un dégel est annoncé depuis peu avec l’organisation des élections locales et législatives en milieu du premier semestre de l’année. Sauf que certains observateurs et même des acteurs politiques craignent toujours un nouveau report de ces élections en raison du retard dans la livraison de la liste électorale en cours de correction et d’actualisation depuis deux ans.

Outre la région de l’Afrique de l’Ouest, il y a une série d’élections dans les pays tels que le Congo-Brazzaville et la République démocratique du Congo, mais sous fond d’une révision ou non de la Constitution.

Une question qui demeure aussi importante sur le processus électoral en Afrique est la manière dont les différents organismes de gestion des scrutins feront leur travail, de la crédibilité, de la transparence et de la qualité des élections.


Bénin : une démocratie qui se joue dans la rue ?

La trêve n’aura duré que quelques petites semaines. Après la gigantesque marche du 29 octobre 2014, opposition et mouvance politique du Bénin ont renoué avec leurs vieilles habitudes. Les marcheurs ont repris du service. En deux jours, ils étaient des milliers pour battre le macadam dans deux grandes villes du pays.

Porto Novo, capitale politique du Bénin fut l’épicentre de ce mouvement de colère pour certains et de soutien au président de la République pour d’autres. La ville capitale était noire de monde dans la journée du 10 décembre.

Les militants du Parti du Renouveau Démocratique (Prd) dans les rues de Porto Novo.
Les militants du Parti du renouveau démocratique (PRD) dans les rues de Porto Novo.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Sous l’initiative du Parti du renouveau démocratique (PRD, un des partis phares de l’opposition béninoise, ils étaient plus de 50 mille militants et sympathisants à descendre dans la rue pour exiger,  du pouvoir en place le respect des normes démocratiques. Ces manifestants soutenus par d’autres formations politiques de l’opposition réclament de Boni Yayi l’organisation des élections communales et municipales. Une revendication bien légitime, puisque le mandat des élus locaux et communaux est arrivé à terme depuis mars 2013. Tous voudraient s’assurer que les élections législatives prévues pour mars 2015 se tiendraient à bonne date avant l’expiration du mandat des députés.

Ces différentes revendications sont les mêmes qui justifient la manifestation populaire prévue ce 11 décembre, date anniversaire de la Constitution béninoise. Cette fois-ci, sous l’impulsion d’une plateforme dite des forces démocratiques et sociales du Bénin, un océan de manifestants pourrait soulever des vagues dans les rues de Cotonou. « Une démonstration de force en avertissement à Boni Yayi dont les velléités en faveur d’une révision de la Constitution et la mise en mal de l’ordre démocratique ne seraient pas encore estompées »  affirment les leaders de la plateforme.

Quelques militants de Boni Yayi dans les rues...
Quelques militants de Boni Yayi dans les rues…

 

 

 

 

 

 

 

 

Mais Boni Yayi, lui peut encore compter sur le soutien indéfectible de ces quelques fidèles lieutenants. Connus sous le nom des « fous du roi », ils sont restés, aux dires de leurs adversaires, fidèles à leur logique de « confusion » et d’ « affrontement ». En effet, la majorité présidentielle, éternelle habituée aux marches de soutiens et de remerciements au chef de l’Etat dans les rues de Porto Novo, se retrouve à Cotonou pour une partie de marche. Pour la mouvance, il s’agit d’une célébration du 24e anniversaire de la Constitution béninoise et d’un soutien indéfectible à Boni Yayi pour « ses efforts en faveur de la sauvegarde des acquis démocratiques ».

C’est désormais une certitude, la démocratie béninoise se célèbre dans les rues. Elle se joue à coups de marches populaires. Mais ces marches sont-elles suffisantes pour la sauvegarde des acquis démocratiques ? L’organisation des élections tant souhaitée par l’opposition politique ? L’instauration d’un réel dialogue politique ? Bien malin qui saura le dire.


Non ! Valérie ne mérite pas ces moments…

Nouvelle imageC’est le livre de la rentrée. Un « Merci pour ce moment » de l’ex-compagne du président François Hollande qui fait mouche. Déjà plus de 150 000 exemplaires distribués. Valérie Trierweiler a fait un tabac.

Avec mon rêve de personnage public voire même de premier plan, je ne pouvais en aucun cas me priver de ces moments uniques que je partage avec quelques bréviaires. Histoire de forger ma personnalité.

Grande fut ma satisfaction quand un ami m’envoya un exemplaire de ce livre dans lequel Valérie Trierweiler n’aurait pas fait dans la dentelle. En seulement deux petits jours, j’ai pu décortiquer les quelque 160 pages de ce mélange de vie publique, vie privée teinté par moment d’une vengeance sans pareille.

Hélas ! Je réalise juste après la lecture que Valérie ne méritait pas ces moments. Oui, la journaliste politique devenue amante d’un homme politique au bas des sondages à l’époque, qui enfin a porté le sacre de résident de la République, n’avait aucun mérite pour que son livre bénéficie de toute cette puissance médiatique.

Et la puissance médiatique, Valérie Trierweiler connaît.  Elle en a usé quand il le fallait et en a subi les affres au moment où elle s’y attendait parfois le moins. Et au fil de ses  320 pages , elle en a fait cas plus d’une fois.

Mais son livre a tout pour ne pas mériter cette puissance médiatique. Il n’a rien qui devrait le hisser au sommet des ventes, sauf que son mélange de vie publique et de vie privée avec une odeur de revanche contre un François Hollande au plus bas dans les sondages est de nature faire la joie de certains.

Qu’a dit cette dame pour jouir de cette flambée médiatique ? A mon sens rien, absolument rien. Moi je ne parlerais pas de mensonge comme l’a estimé François Hollande. Mais de la première à la dernière page du livre, on dirait des pleurniches de petite fille, non d’une ex -« First Girlfriend » revancharde d’une trahison.

Même mes « ex-copines » n’oseraient pas raconter à leurs amies nos histoires d’amour. Elles ne sont pas célèbres, mais ont une certaine maturité pour s’adonner à un exercice aussi salissant.

Que Valérie Trierweiler écrive qu’elle a vécu la séparation d’avec François Hollande comme une déflagration dans sa vie, c’est normal. Ségolène Royal en a vécu autant à l’époque, quand elle se laissait conquérir par Hollande. Et combien de millions de cas de séparation ne connaissons-nous pas au quotidien dans le monde ?

Que Valérie Trierwieller évoque « l’ironie du cycle d’infidélité » dans sa relation avec Hollande, je me surprends à réaliser que l’ex-« first girlfriend » est presque d’une naïveté étonnante. Quand elle se pose en défenseur de la cause féminine, de l’émancipation et autres, je n’ai rien contre. Mais dire tout de go qu’ « il n’est jamais facile de refaire sa vie avec un homme qui a un passé », que « ce sont des situations délicates, que connaissent des millions d’autres femmes, mères de familles recomposées », je réalise juste qu’elle s’est bien mélangé les pinceaux.

Valérie, merci pour ces moments !


Ebola m’a grugé !

IMG_20140712_135523L’expérience douloureuse de l’épidémie d’Ebola, je l’ai vécue. Cette fièvre hémorragique m’a bien fait saigner. Oui saigner mais bien heureusement seulement ma petite bourse.

Voilà plus de deux semaines que je me suis lancé dans la préparation d’un voyage sur l’Egypte afin de participer à la Conférence Ministérielle Africaine de l’Environnement (CMAE).

Cahin-caha, je m’y mettais. La tâche s’annonçait bien tortueuse. Plus de 1.000 kilomètres aller-retour et une nuit presque à la belle étoile, pour ma demande de visa. A l’ambassade comme il est presque de coutume sous nos cieux, gérer les humeurs des agents consulaires. Heureusement qu’au Consulat de l’Egypte à Cotonou, j’y ai pu rencontrer une ambiance très sympathique et bien accueillante.

Des agents consulaires égyptiens bien rompus à leur tâche et d’une exemplarité formidable. Même si suis encore dans l’attente du visa, il y avait de quoi me donner le sourire, pour avoir vécu d’autres expériences sur d’autres cieux. Mieux, l’agent consulaire s’est montré très rassurant. « Jeudi, on t’appellera pour que tu passes retirer ton passeport. Le visa, tu l’auras. Mais donnes-nous au moins une semaine ou 10 jours maximum » m’avait-il soufflé.

Il fallait maintenant résoudre une étonnante équation du billet d’avion. Si j’étais à ma première expérience d’achat de billet d’avion, certain que j’aurais renoncé. Trouver un vol assez simple, moins fatiguant (avec très peu d’escale donc), et au meilleur tarif sur Hurghada, petite ville paradisiaque en bordure de la mer rouge en Egypte, au départ de Cotonou, était aussi coriace qu’une épreuve de Fort Boyard. Il fallait s’en remettre aux bons conseils de mon ami bloggeur Djossè Tessy, le plus égyptien des béninois de ces douze derniers mois.

Presque cinq jours à recevoir les propositions abracadabrantesques de mon agence de voyage. Des vols qui vont dans tous les sens. Certains qui me feraient traverser toute l’Afrique d’un aéroport à un autre à l’aller comme au retour. D’autres qui m’auraient fait passer des heures d’escale dans un aéroport à l’aller comme au retour.

Mais à une semaine de voyage, il fallait bien que je me décide au plus vite. Je me résolus sur les bons hospices de mon agente de voyage à m’acheter un billet, non pas épuisant pour ma bourse mais relaxe pour ma personne physique.

Confirmation donnée de mon vol aux organisateurs de la conférence, je me suis lancé dans autre chose. Car pour moi, les prépas du voyage étaient bouclés. Rendez-vous la semaine prochaine à Hurghada pour parler environnement en Afrique.

EbolaMais patatra, changement de cadence le lendemain après-midi. Un mail lourd de sens qui annonça l’ajournement de la conférence. La raison évoqué est sans appel : Ebola, lui et encore lui.

« Dear Colleagues,

We are indeed very sorry to inform you that the Pre/AMCEN 15th Session which was scheduled to take place in Hurghada, Egypt from 6 to 12 September 2014 has been postponed. As you may be have known, the outbreak of Ebola in West Africa is now  a Public Health Emergency. The deadly virus has spread in some West African countries and lately Democratic Republic of Congo.

The postponement is in line with the information and advise we received from the AMCEN Secretariat. We will keep you posted on the development in due course.

We are very sorry for any inconvenience this postponement might have caused you.

Please bear with us.

PACJA Continental Secretariat,

Nairobi, Kenya »

Un mail qui lance ainsi une course contre la montre pour l’annulation d’un billet acheté seulement la veille. La partie fut sans repos. Pratiquement quatre heures à enchaîner les coups de fils avec l’agente du voyage d’une part, et la directrice de l’agence d’autre part. Et bien heureusement une fin heureuse. Un billet remboursé contre une « forte » pénalité. Et cela je pouvais bien comprendre.

Et dire que cet Ebola n’est pas presque de disparaître. Il y a bien un avenir qui s’écrit en pointillés sur le continent, du moins à l’incertain. Avec les pays touchés qui tournent déjà au ralenti en raison de cette épidémie, tout le continent pourrait prendre bientôt un gros coup si rien n’y fit.