Pourquoi tant d’avocats « blancs » pour nos « diables » africains ?
L’Afrique, c’est un continent d’élites. C’est un continent d’intellectuels et de cadres émérites. Ils sont bien des milliers ces enfants qui font la fierté du continent « noir » dans les grandes académies et universités occidentales. Nombreux sont ces enfants du continent qui ne cessent de rehausser l’image d’un continent toujours en quête du souffle positif.
Mais hélas ! Tous ces sacrifices et mérites ne sont toujours pas reconnus à leur juste valeur de la même manière sur le continent. S’il y a bien un domaine dans lequel les compétences des Africains sont méchamment ignorées par les Africains « les plus forts », c’est bien la justice.
En effet, ils ne cessent d’augmenter le nombre de leaders africains (peu importe le secteur) qui se dérobent des compétences des avocats africains. Une pratique en vogue qui « entache » la réputation de centaines d’Africains formés pour la plupart dans les mêmes conditions que leurs confrères « blancs ».
Et la frange de la population africaine qui excelle dans le recours à des avocats-conseils ou de défense venus de « chez le blanc », est bien tristement celle des gros bonnets du continent. Ceux-ci qui devraient montrer l’exemple en soutenant le mérite de leurs compatriotes.
Politiciens, hommes d’affaires africains ont un goût très poussé pour le luxe occidental. Un amour aliénant dont ils ne sont pas encore prêts à se débarrasser.
Dans les palais de présidence en Afrique, les avocats qui ont la cote sont ceux venus de l’Occident. Pour les pays francophones d’Afrique, le consortium international d’avocats des chefs d’Etat se réduit assez vite à un conglomérat d’avocats français. Et le trompe-œil parfait est juste d’y infiltrer un avocat « africain » pour jouer assez tristement et bien souvent à la « figuration » ou au « communicant » du palais au pays pour des affaires loufoques.
Les affaires juridiques « Talon-Yayi » auront permis aux Béninois de découvrir la triste réalité d’un système de défense d’Africains verrouillé par des « barreautiers » blancs en général et français de surcroît. Chacune des deux parties ayant systématiquement recours à des avocats français pour assurer sa défense.
Même si dans le cas de ces affaires, il existe un bémol puisque la bataille juridique se jouait autant en France qu’au Bénin, on réalise qu’il y a bien des affaires africano-africaines où tout est confié à des consortiums d’avocats français.
Une grosse aberration ! Et c’est un secret de polichinelle que les honoraires de ces avocats « blancs » s’évaluent à des milliers d’euros bien devant ceux de leurs confrères d’Afrique. A chacune de leur visite sur le continent, billet d’avion, chambre d’hôtel, primes de séjour sont assurés par leurs « clients » africains.
Et pourtant, rien ne fait changer la roue. Dans sa livraison N° 680 du 9 avril 2014, La Lettre de Continent a fait la liste de ces affaires africaines qui font jaser les robes noires de France. Mieux encore, ils sont bien nombreux ces leaders africains à se bousculer aux portes des cabinets d’avocats français. « L’Afrique est tout simplement devenue le nouvel eldorado des avocats français » renseignait l’Express…
Ce grand intérêt des grandes figures africaines pour les avocats occidentaux est-il le signe de l’impérialisme de l’Occident en Afrique ? Et pourquoi ce recours systématique et massif à des étrangers ? Est-ce le symbole de la grande méfiance entre Africains ?
Une chose est bien sûre, il a tout d’une insolence envers les blouses noires africaines que le prix d’une certaine « incompétence » de ces derniers. Heureusement que de célèbres, intelligents et incontournables avocats, l’Afrique en a connu et en connaîtra toujours…
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