Mazembe Gate (Voyage au coeur d’un nouveau scandale du Foot Business)

23 octobre 2013

Mazembe Gate (Voyage au coeur d’un nouveau scandale du Foot Business)

Rainford Kalaba, l'un des joueurs au coeur de la polémique...
Rainford Kalaba, l’un des joueurs au coeur de la polémique…

Trois joueurs de foot zambien sur le coup d’un mandat d’arrêt international. Un mandat d’arrêt émis par les autorités de leurs pays contre des internationaux pour refus d’honorer les couleurs nationales. Aussi étonnant que cela puisse paraître, Rainford Kalaba, Stoppila Sunzu et Nathan Sinkala, vainqueur de la Coupe d’Afrique des Nations d’Afrique 2012 avec la Zambie sont activement recherchés par les autorités judiciaires de leur pays. Et c’est le fait divers qui défraie la chronique dans les milieux du foot international. Cette scabreuse affaire qu’on peut bien surnommer « Mazembe Gate » relance sans aucun doute les nombreuses interrogations autour du « Foot Business ». En analysant de près les détails de cette affaire, on comprend tout aisément que c’est une affaire de gros intérêt qui oppose les différents belligérants. Qui dit le contraire ? Tenez, sinon comment comprendre qu’une fédération nationale de football exige la présence de ces joueurs à un match amical qui comptait sur le plan sportivement pour du beurre. Seulement sur le plan sportif, car cette villégiature pékinoise des chipolopolo de la Zambie contre le Brésil n’était rien d’autre qu’une rencontre de foot à grosse rémunération. Des informations relayées par la presse sportive internationale, des clauses du contrat exigeraient la présence de l’effectif zambien, vainqueur de la CAN 2012 pour une rémunération plus conséquente pour la fédération. Si ces informations n’ont pas été démenties par la fédération zambienne de football, elles mettent à nu les pratiques mafieuses autour d’un sport qui n’est plus depuis longtemps un jeu. Et sans aucun doute que la défaite 0-2 de la Zambie dans cette rencontre face au Brésil aurait empiré les choses. Nul n’est pour le moins dans le secret des dieux pour confirmer si les recettes de la Zambie ont connu un choc au terme durant cette promenade pékinoise.

Qu’en est-il du TP Mazembé…

Bien que le président Moïse Katoumbi du Tout Puissant Mazembé se désole de la mésaventure de ces joueurs zambiens, tout observateur du foot africain se souvient les corbeaux ne sont pas à leur premier coup d’essai. Le club de Lubumbashi est bien habitué des bras de fer avec les fédérations nationales, des clubs étrangers autour des joueurs de son effectif. Des problèmes extra-sportifs ont vite fait de gâcher l’impressionnant parcours continental voire international du mythique club de la République Démocratique du Congo. Au Kantaga, l’homme n’est aussi bien irréductible du foot business. Combien de fois Trésor Mputu, emblématique capitaine du TP Mazembé n’a pas été impliqué dans un bras de fer avec la fédération congolaise de football ? Combien de fois Kaliyituka Diogo, Kidiaba et les autres n’ont pas préféré les échéances du TP Mazembé au calendrier de l’équipe locale de léopards pour des compétitions continentales ? Et combien de fois encore les joueurs du TP Mazembé, le club en lui-même n’ont pas été épinglés sur des transferts douteux et non validés par la suite ? D’ailleurs, les propos tenus par l’entraineur du club sur les antennes de Radio France Internationale (RFI) sur l’émission « Radio Foot International » de Annie Gasnier en disent long sur une probable main invisible du club dans la défection de ces trois joueurs, qui ont déclaré, tous trois forfaits pour le match de la Chine pour blessure. Mais blessure supposée fantaisiste et imaginaire par le médecin de l’équipe nationale. En effet, Patrice Cateron, a bien fait remarquer la dimension plutôt capitale et cruciale de la demi-finale retour du TP Mazembé face au Stade Malien pour ces joueurs qu’un match amical à plus de 24 heures d’avion aller-retour contre le Brésil en Chine. Même s’il reconnait le caractère sacré et honorifique de défendre les couleurs d’une nation, Patrice Cateron s’est insurgé contre l’attitude des autorités zambiennes, notamment la fédération avec son légendaire président Kalusha Bwalya pour avoir confisqué le passeport des trois joueurs.

Dans cette polémique du mandat d’arrêt international pour « sortie illégale du territoire national », on est au cœur de la saga des intérêts qui entourent désormais les rencontres de football. De mon intime conviction, j’ose croire que ce n’est vraiment pas cela, le vrai visage du foot business. Mais à cette allure où le jeu a laissé place à l’enjeu et aux jeux d’intérêts, le football en lui-même risque de perdre plus d’un amoureux….

Qui a dit que le foot n’est pas devenu une mafia ?

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