Ariel Sharon : un incompris s’en est allé…

12 janvier 2014

Ariel Sharon : un incompris s’en est allé…

Ariel Sharon a fait ses adieux...
Ariel Sharon a fait ses adieux…

Le monde entier a appris avec grande émotion la libération de l’ancien leader israélien Ariel Sharon. Je dis bien libération. Oui libération !!!

Après très exactement huit années de vie dans un coma artificiel, Ariel Sharon a enfin été libéré de sa souffrance. A l’annonce de la mort de l’ancien premier ministre de l’Etat hébreu, la communauté internationale reste partagée sur les hommages à rendre à l’homme. Une divergence tout de même légitime.

Dans le monde, il y a ceux qui pleurent la mort d’un héros, mais aussi ceux qui se réjouissent de la disparition d’un bourreau à la main dure. D’une hargne terrifiante, Ariel Sharon aura eu un parcours militaire élogieux en Israël, mais pour le moins très controversé dans le reste du monde. Le peuple palestinien avec son ancien leader Yasser Arafat en ont fait les frais plusieurs années durant. Les attaques contre la bande de Gaza, les bombardements contre les positions militaires, le massacre de civils, en Palestine, en Egypte et au Liban, Ariel Sharon était doué pour proposer les stratégies victorieuses à l’armée israélienne. A lui tout seul, on en associe presque toutes les victoires militaires israéliennes et la poussée de la colonisation juive en Cisjordanie.

Cet Ariel Sharon militairement puissant qui terrorisait le monde arabe, va brusquement disparaître au milieu des années 2000. L’ancien militaire et homme politique très friand des solutions musclées, militaires et rigides se lance presque tout seul dans un processus de pacification avec son ennemi juré. Sous l’égide des Etats-Unis Ariel Sharon entretient des rencontres de négociations directes avec Yasser Arafat. Et c’est en 2004 qu’Ariel Sharon change tangiblement de doctrine et opte pour des accords de paix et de geste de pacification avec l’Etat arabe de la Palestine. Il retire unilatéralement l’armée et les colons israéliens de la bande de Gaza.

En septembre 2005, il fait la promesse supplémentaire de retirer les troupes israéliennes de la Cisjordanie. Et c’était bien là une nouvelle preuve de l’intelligence d’Ariel Sharon qui voulait prendre le dessus sur ses challengers politiques. En effet, il y avait bien des Israéliens lassés par ce conflit de plus d’une soixantaine d’année. En novembre 2005, Sharon crée un nouveau parti centriste : Kadima, ( « En avant » en français) après avoir claqué la porte du Likoud.

Ce changement radical et toujours solitaire fait-il de lui un nouvel homme ou aurait-il des dessous judiciaires. Selon certains, en se réclamant comme un nouveau chantre de la paix, l’homme ferait juste de la diversion. Ce mea-culpa aurait été orchestré pour détourner l’attention des Israéliens sur des affaires embarrassantes de financement politique dans lesquelles étaient impliqués ses fils. Stratégie aussi gagnante puisque l’affaire s’est enterrée d’elle-même surtout avec son état de santé qui s’est détérioré. Ces deux fils à qui la gauche israélienne rend aujourd’hui hommage pour avoir été si près de leur père durant ces huit années de coma.

Mais au grand dam de la communauté internationale, on ne saura jamais quelles ont été les réelles intentions d’Ariel Sharon. La faute à une attaque cérébrale le 06 janvier 2006 qui le conduit dans un coma profond et plus tard à la mort le 11 janvier 2014.

Une seule certitude demeure. La dynamique de pacification enclenchée par Sharon en 2004 est depuis rompue malgré la victoire en 2006 aux élections de son dauphin Ehud Olmert.

Jusqu’où aurait été Ariel Sharon ? L’incompris s’en est allé seul avec son secret…

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Commentaires

Boukari Ouédraogo
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C'est vrai que Ariel s'en va sans que beaucoup de secrets et de problème ne soient élucidés. Cependant, je ne pense pas que les Palestiniens partageront ton point de vue eux qui estiment qu'un assassin s'en est allé.

Bien à toi

De Rocher Chembessi
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Chers amis, autant pour les palestiniens que pour moi mais dans une moindre mesure, Ariel Sharon fut tout simplement un criminel de guerre qui ne mérite pas mieux que Saddam Hussein et Hitler. Mais il faut pas oublier le pardon et l'ultime repentance dont a fait montre l'homme....

JR (abcdetc)
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Les commentaires semblent mal s'afficher… J'essaye cependant.
Vous oubliez un détail : c'est aussi Sharon qui, sous prétexte de "libérer" la Cisjordanie de l'occupation israélienne, a eu l'idée du mur de séparation et de la honte. Totalement illégal mais tellement présent, pesant, puissant. Et qui n'a empêché ni l'occupation, ni la colonisation. Et qui nourrit chaque jour la haine de ceux qui vivent enfermés.
Sinistre leg !