Au Bénin, Michel Djotodia loin d’un exilé…

14 janvier 2014

Au Bénin, Michel Djotodia loin d’un exilé…

Michel Djotodia sur un chantier de construction à Abomey-Calavi, Source: La Nouvelle Tribune
Michel Djotodia sur un chantier de construction à Abomey-Calavi, Source: La Nouvelle Tribune

En optant pour un « exil » au Bénin, Michel Djotodia était bien loin de faire un mauvais choix. L’ex chef rebelle, forcé à quitter les locaux du Palais de la Renaissance à Bangui est aujourd’hui dans une nouvelle posture à Cotonou. Selon des informations et des images relayées dans la presse locale, Michel Djotodia se la joue douce, très douce même au Bénin.

A l’annonce de l’exil vers le Bénin de l’ancien président de la transition de la République Centrafricaine, il était connu de tous que l’homme faisait tout simplement le choix d’un pays qu’il connait très bien. Un pays dans lequel il a séjourné par le passé mais à la prison civile de Cotonou. Il devrait aussi atterrir dans le pays de sa femme, Chantal Djotodia avec qui, l’homme aurait eu un enfant. Une femme qu’il n’avait pas hésitée à mettre dans le rôle de la première dame durant sa courte fonction de président de transition.

Au regard de ces éléments, ils étaient bien nombreux ces béninois dont en première ligne les autorités béninois qui ne manquaient de réserver un accueil pour le moins sympathique à Michel Djotodia. Souvenez-vous de mon Welcome Back to Benin personnel adressé à l’ancien rebelle.

A Cotonou, Michel Djotodia est officiellement interdit de toute activité politique. C’est la loi. Les autorités béninoises le lui ont maintes fois martelé. C’est fini ! Cette époque où le Bénin aurait servi de base arrière pour tout chef rebelle à reconquérir le pouvoir présidentiel à Bangui.

Mais interdire la politique à Djotodia à Cotonou ne veut pas dire lui interdire une vie de luxe. D’ailleurs, il en a droit. Avec son statut d’ex chef d’Etat, fut-il de transition, il mérite un exil doré au Bénin.

Et des informations relayées dans la presse béninoise, l’homme ne veut pas y déroger. Et il pourrait se l’offrir lui-même sans aucune contribution financière des autorités béninoises. Michel Djotodia peut déjà compter sur la manne financière qui serait la sienne après ses activités rebelles, sa courte fonction présidentielle et sa très « grande » mais « tendue » amitié avec l’émir pétrolier du Tchad, le président Idriss Deby Itno.

A Michel Djotodia, l’argent d’un exil de luxe à Cotonou pourrait ne poser aucun problème. On se souvient d’une de ses descentes alors qu’il était dans la rébellion, dans un camp de la Séléka et ou dans la communauté centrafricaine du Burkina Faso avec des mallettes remplies de billet de banque.

Au Bénin, l’homme a pris son quartier général dans la commune d’Abomey-Calavi, en banlieue nord de Cotonou. Et ce n’est pas un choix de hasard. Abomey Calavi avec ses nombreuses cités et ses luxueux quartiers résidentiels est l’une des terres d’accueil des grosses fortunes du Bénin.

Qui a donc dit que Djotodia ne sort pas gagnant de sa démission ? Il a au moins rompu avec le lugubre quartier d’Atrokpocodji, au Nord-Ouest de Cotonou où il se réfugiait par le passé avec son épouse ou la très dégradante prison civile de Cotonou.

Mais ce n’est pas tout ! Le nouveau Michel Djotodia en exil au Bénin, connaîtra très bientôt un nouveau standing. Un plus haut et plus luxueux. C’est ce que lui prédit l’oracle.

L’homme qui vit provisoirement dans une résidence R+1 déménagerait dans quelques mois dans son « propre » domicile. Une maison qu’il construirait à ses propres frais. Il y a été surpris en inspection par des journalistes béninois. Aussi s’offrirait-t-il de belles escapades à travers quelques artères serpentées de la ville dans un cortège pas moins de 04 véhicules.

Rien d’officiel dans les déplacements de Michel Djotodia au Bénin. Pas d’hommes armées en uniforme autour de lui, seulement ceux commis à la sécurité de sa résidence, quelques très proches parents qui jouent aux gardes du corps, suffisent à Djotodia pour prendre le nouveau pouls de Cotonou et ses marques pour son séjour qui pourrait bien être éternel. C’est du moins ce que souhaitent bon nombre de béninois qui voudraient vraiment que Djotodia retourne dans la lutte politique en Centrafrique. En tout cas pas en empruntant une voie détournée des coups de force et de la rébellion.

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