Bénin : 2014 est politiquement « mal » partie…

2 janvier 2014

Bénin : 2014 est politiquement « mal » partie…

Boni Yayi
Boni Yayi, Président de la République du Bénin

Au Bénin, on savait la tension politique très vive au cours de l’année 2013. Mais elle pourrait bien être explosive en 2014. Le ton d’une année politique très agitée au Bénin a été donné seulement quelques jours avant le nouvel an. De la répression de la marche des centrales syndicales, du rejet du budget de l’Etat par l’Assemblée Nationale, de la censure de ce vote par la Cour Constitutionnelle à la prise d’ordonnance pour son exécution par le Chef de l’Etat, tous les ingrédients se réunissent à petits coups pour que la scène politique en 2014 au Bénin soit bien agitée.

Officiellement, 2014 n’est pas une année d’élections au Bénin mais les violentes invectives entre acteurs politiques ne manqueront pas dans le quotidien des béninois. Et s’il arrivait que les élections communales et locales avortées de 2013 s’invitent dans le calendrier politique de 2014, les thuriféraires politiques du pays auront de quoi se régaler davantage. Mais en attendant, il y a bien d’autres sujets qui feront monter le mercure politique.

La scabreuse affaire dite de tentative d’empoisonnement et/ou tentative de coup d’Etat contre le président de la République Boni Yayi ne restera pas du leste. Le feuilleton juridico-politique de l’année 2013 sera au sans doute une fois encore au premier plan des sujets qui feront bouger la platine politique du Bénin en 2014.

Patrice Talon, le nouvel épicentre de la politique béninoise?
Patrice Talon, le nouvel épicentre de la politique béninoise?

Le refus d’extradition du supposé commanditaire de ces atteintes à la vie du chef de l’Etat par les autorités judiciaires françaises n’a point ébranlé les ardeurs des sbires du régime au pouvoir. Ces derniers qui se disent « chiens d’attaques de Boni Yayi » ont menacé de s’en prendre à toute personne qui oserait s’y prononcer sans soutenir le président de la République.

Par ces déclarations intervenues en fin d’année 2013, « les chiens d’attaques de Boni Yayi », montreraient clairement que le dégel de la tension politique devrait être la chose à laquelle le peuple béninois devrait s’attendre le moins en 2014. Et l’ex magnat du coton béninois Patrice Talon sera, peut-être malgré lui, l’un des agitateurs de la classe politique béninoise en 2014.

Lazare Sèhouéto, Coordonnateur de l'Union fait la Nation
Lazare Sèhouéto, Coordonnateur de l’Union fait la Nation

Du côté des autres forces politiques notamment la coalition « l’Union fait la Nation », on garderait sans doute la même hargne de 2013 à laquelle se mêlent haine, ridiculisation, indifférence envers le régime Boni Yayi.

Des anciens compagnons de Boni Yayi passés dans l’opposition, eux pourraient bien en rajouter à la braise politique. Et le signal de leur radicalisation s’illustre bien avec la création récente d’un groupe parlementaire et le vote presque à leur unanimité (bien que le vote ait été secret) du budget général de l’Etat-gestion 2014. Déjà, ils sont indexés comme de nouvelles marionnettes à la solde de Patrice Talon. Ces « rebelles » emmenés par l’ancien ministre de l’Industrie Candide Azannaï sont même devenus la cible d’attaque des fidèles du chef de l’Etat.

La fouille minutieuse très récente d’un des leurs, le député Nicaise Fagnon à l’aéroport international de Cotonou, et les « menaces d’arrestations » dont aurait fait l’objet le député Rachidi Gbadamassi, peuvent être assimilées à une provocation de trop du pouvoir contre ces nouveaux « cauchemars » politiques. Ce qui peut bien rendre la tension politique assez féroce en 2014.

marcheS’il y a une frange de la population qui serait embarquée dans la probable guéguerre politique de 2014, c’est bien la classe syndicale. Au lendemain de la violente répression de leur marche en fin du mois de décembre, les leaders syndicaux ont promis l’enfer pour le gouvernement. De folles menaces, si elles arrivaient à être mises en exécution ne feraient qu’enfoncer le clou de la tension politique.

Dans cette cohorte de meneurs de la lutte politique au Bénin,  le citoyen « lambda » sera bien de la partie. Il ne manquera point de réagir face aux nombreuses incohérences et manœuvres attentatoires des leaders politiques du pays.

Le Bénin de 2014, pas sûr qu’il soit politiquement correct…

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