Bénin : Les démons du feu sont-ils de retour ?

23 décembre 2013

Bénin : Les démons du feu sont-ils de retour ?

Le ministère de la Communication ravagé par le feu...
Le ministère de la Communication ravagé par le feu…

Ce sont des événements qui font remémorer aux millions de béninois des histoires anciennes. En quelques semaines, des incendies à intensité variables ont été recensés dans trois différentes structures sous tutelle du ministère de la communication.

Le plus récent d’une extrême intensité a ravagé les locaux du ministère. En effet, le feu qui s’est déclenché dans l’après-midi du 20 décembre 2013, dans l’un des bureaux du cabinet du ministre n’a réduit qu’en cendres et ruines tout les bureaux du premier étage dont celui du Ministre. Quelques secondes auraient suffit pour que l’information suscite beaucoup de remous au sein de l’opinion nationale. Des supputations, on retient que les béninois voudraient en toute légitimité être situés sur l’origine du feu.

Komi Koutché devra s'expliquer...
Komi Koutché devra s’expliquer…

Incendie criminel ou simple accident ?

A cette question, ils sont très nombreux à attendre le rapport d’enquête du parquet de Cotonou. Une enquête qui devra situer les uns et les autres sur la cause et les origines de cet incendie. Sauf que le feu devient un très proche ami du Ministère de la Communication. En effet, quelques cent jours après sa nomination, le ministre a déjà essuyé trois incendies. Neuf jours avant cet événement, c’est la Poste du Bénin qui a fait les frais de la pyromanie. Un feu qui a entièrement consumé le service des archives de la recette principale de la Poste du Bénin. Du feu aux archives d’une entreprise d’Etat ? Cela a beaucoup fait jaser dans le pays bien que le receveur principal de la Poste du Bénin a tenté de rassurer ses compatriotes.

Un mois plus tôt, c’est un autre service sous tutelle du Ministère qui s’est vu endommager par le feu. L’Autorité Transitoire de Régulation des Postes et Télécommunications indexée par la population comme complice « d’une certaine escroquerie des réseaux Gsm » fut la première structure de ce ministère visité par les flammes. Dans la nuit du 7 au 8 Novembre 2013, l’incendie a touché une partie du bâtiment de cette institution. Et d’énormes dégâts matériels ont été recensés. Face à ce feu venu de nulle part, la propriétaire de l’immeuble s’en est défendu. Notaire de son Etat, Me Irène Ichola Adjagba a attesté que son immeuble répondait aux normes de construction en la matière notamment celles de la « Communauté Européenne ». Histoire de rassurer sur la qualité des matériaux utilisés pour la construction du bâtiment. Avec cette panoplie d’événements incendiaires, les béninois ont-il le droit de s’en inquiéter ? Est-ce le come back des incendies des administrations publiques dans le pays ?

Ça sent mauvais…

C’est à bien juste titre que ces trois incendies d’administrations publiques donnent lieu à une grosse méfiance. En effet, l’administration béninoise connait depuis des années des pyromanes d’un genre particulier. Maints incendies survenus par le passé ont fini par révéler des dessous nauséabonds. De la pure criminalité ! Une criminalité interne pour camoufler et brouiller les pistes d’une affaire de malversation, de corruption et ou de détournement. Une pratique qui aurait bien de durs tentacules car toutes les premières se seraient survenues depuis l’époque révolutionnaire. Le pays en a connu de très médiatisés, notamment celui de la Banque Commerciale du Bénin et des directions techniques de certains ministères en fin de règne de leurs autorités de tutelle ou même de mandat des régimes au pouvoir bien qu’il soit entretenu un flou sur les nombreuses enquêtes menées au lendemain de ces incendies.

Qui sont les coupables des incendies des administrations publiques au Bénin ? Que sait-on de leurs motivations ?

Encore de nombreuses interrogations restées depuis longtemps sans réponses…

Partagez

Commentaires