Ebola m’a grugé !

27 août 2014

Ebola m’a grugé !

IMG_20140712_135523L’expérience douloureuse de l’épidémie d’Ebola, je l’ai vécue. Cette fièvre hémorragique m’a bien fait saigner. Oui saigner mais bien heureusement seulement ma petite bourse.

Voilà plus de deux semaines que je me suis lancé dans la préparation d’un voyage sur l’Egypte afin de participer à la Conférence Ministérielle Africaine de l’Environnement (CMAE).

Cahin-caha, je m’y mettais. La tâche s’annonçait bien tortueuse. Plus de 1.000 kilomètres aller-retour et une nuit presque à la belle étoile, pour ma demande de visa. A l’ambassade comme il est presque de coutume sous nos cieux, gérer les humeurs des agents consulaires. Heureusement qu’au Consulat de l’Egypte à Cotonou, j’y ai pu rencontrer une ambiance très sympathique et bien accueillante.

Des agents consulaires égyptiens bien rompus à leur tâche et d’une exemplarité formidable. Même si suis encore dans l’attente du visa, il y avait de quoi me donner le sourire, pour avoir vécu d’autres expériences sur d’autres cieux. Mieux, l’agent consulaire s’est montré très rassurant. « Jeudi, on t’appellera pour que tu passes retirer ton passeport. Le visa, tu l’auras. Mais donnes-nous au moins une semaine ou 10 jours maximum » m’avait-il soufflé.

Il fallait maintenant résoudre une étonnante équation du billet d’avion. Si j’étais à ma première expérience d’achat de billet d’avion, certain que j’aurais renoncé. Trouver un vol assez simple, moins fatiguant (avec très peu d’escale donc), et au meilleur tarif sur Hurghada, petite ville paradisiaque en bordure de la mer rouge en Egypte, au départ de Cotonou, était aussi coriace qu’une épreuve de Fort Boyard. Il fallait s’en remettre aux bons conseils de mon ami bloggeur Djossè Tessy, le plus égyptien des béninois de ces douze derniers mois.

Presque cinq jours à recevoir les propositions abracadabrantesques de mon agence de voyage. Des vols qui vont dans tous les sens. Certains qui me feraient traverser toute l’Afrique d’un aéroport à un autre à l’aller comme au retour. D’autres qui m’auraient fait passer des heures d’escale dans un aéroport à l’aller comme au retour.

Mais à une semaine de voyage, il fallait bien que je me décide au plus vite. Je me résolus sur les bons hospices de mon agente de voyage à m’acheter un billet, non pas épuisant pour ma bourse mais relaxe pour ma personne physique.

Confirmation donnée de mon vol aux organisateurs de la conférence, je me suis lancé dans autre chose. Car pour moi, les prépas du voyage étaient bouclés. Rendez-vous la semaine prochaine à Hurghada pour parler environnement en Afrique.

EbolaMais patatra, changement de cadence le lendemain après-midi. Un mail lourd de sens qui annonça l’ajournement de la conférence. La raison évoqué est sans appel : Ebola, lui et encore lui.

« Dear Colleagues,

We are indeed very sorry to inform you that the Pre/AMCEN 15th Session which was scheduled to take place in Hurghada, Egypt from 6 to 12 September 2014 has been postponed. As you may be have known, the outbreak of Ebola in West Africa is now  a Public Health Emergency. The deadly virus has spread in some West African countries and lately Democratic Republic of Congo.

The postponement is in line with the information and advise we received from the AMCEN Secretariat. We will keep you posted on the development in due course.

We are very sorry for any inconvenience this postponement might have caused you.

Please bear with us.

PACJA Continental Secretariat,

Nairobi, Kenya »

Un mail qui lance ainsi une course contre la montre pour l’annulation d’un billet acheté seulement la veille. La partie fut sans repos. Pratiquement quatre heures à enchaîner les coups de fils avec l’agente du voyage d’une part, et la directrice de l’agence d’autre part. Et bien heureusement une fin heureuse. Un billet remboursé contre une « forte » pénalité. Et cela je pouvais bien comprendre.

Et dire que cet Ebola n’est pas presque de disparaître. Il y a bien un avenir qui s’écrit en pointillés sur le continent, du moins à l’incertain. Avec les pays touchés qui tournent déjà au ralenti en raison de cette épidémie, tout le continent pourrait prendre bientôt un gros coup si rien n’y fit.

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Commentaires

Rosine Agossi
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Tcho, ça donne la chère de poule. Je dois t'avouer que je n'ai pas spécialement postulé à certaines opportunités à cause de ce virus.
Bien du courage à toi.

Djossè
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ô cher ami. Je suis sans voix pour tout le mal que tu t'ai donné pour être à ce rendez-vous. Mais t'inquiète, je suis sûr que tu auras une autre opportunité d'y aller. Du courage !

De Rocher Chembessi
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Cher ami,

On croise les bras et on regarde vers d'autres horizons. Merci pour le soutien fraternel...