Face aux échecs des négociations sur le climat: La société civile africaine se mobilise…

13 février 2014

Face aux échecs des négociations sur le climat: La société civile africaine se mobilise…

Les participants à l'atelier de Dakar...
Les participants à l’atelier de Dakar…

Ils étaient venus des quatre coins du continent à se rendre au Sénégal du 09 au 13 Février afin de réfléchir sur les nouvelles stratégies de la société civile africaine afin d’influencer les prochaines négociations sur les changements climatiques. De nouvelles stratégies qui, semblent s’imposer à eux, en raison des nombreuses dissensions des Etats à s’accorder sur un nouvel protocole climat pour les prochaines années.

Les conclusions de la dernière Conférence des Parties (CoP 19) tenue en Novembre 201 3 à Varsovie ne font pas bonne recette auprès des acteurs de la société civile. Ceux-ci l’avaient déjà manifesté en pleine conférence en boudant les derniers travaux de la conférence.

Conscients de la nécessité d’aboutir à un accord mondial autour de la gestion des changements climatiques, les acteurs de la société africaine, s’étaient donné rendez-vous à Dakar en début de semaine sous l’égide de l’Alliance Panafricaine de la Justice Climatique (PACJA), pour se pencher sur la conduite à tenir lors des prochaines consultations sur le climat. La quarantaine environ, ces acteurs de la société civile voudrait bâtir à travers cette rencontre un consensus sur l’urgence d’une intensification des interventions alternatives loin des négociations habituelles afin d’accroître la pression sur les gouvernements.

En clair, il était urgent pour la société civile africaine œuvrant dans le domaine de la gestion de l’environnement et des changements climatiques, de renforcer leur unité dans les cadres de négociations avec des appels et exigences communes sur la question climatique, de définir de nouvelles stratégies plus cohérentes et complémentaires basées sur des communications régulières et une coordination soutenue des activités de mise en œuvre dans tous les pays et à toutes les grandes croisades mondiales sur l’environnement.

Les différentes discussions de cette réunion qui s’est tenu entre Dakar et l’île de Gorée ont abouti à un document de stratégie connu sous le nom de « l’appel de Gorée ». Ces stratégies visent essentiellement à renforcer les actions de réseautage et de renforcement des capacités au sein des organisations de la société civile, de certains corps professionnels et groupes de personnes, le plaidoyer et le lobbying auprès des différents Etats notamment au niveau africain et des pays qui manifestent leur opposition à adhérer aux nouvelles exigences du protocole d’accord sur le climat, les organisations internationales, sous-régionales, économiques et autres.

Pour Mithika Mwenda, Secrétaire général de l’Alliance Panafricaine de la Justice Climatique, il faudra garder espoir sur l’aboutissement d’un partenariat mondial « réaliste» qui intègre au mieux la préoccupation de la société civile sur la résolution des enjeux climatiques et les Objectifs du Développement Durable (ODD) lors de la CoP 21 de Paris. Cette conférence censée donnée le nouveau départ d’un protocole d’accord sur les climats. Néanmoins, il a réitéré la volonté de la société civile africaine d’être au cœur de la bataille pour se faire entendre.

Enfin, le choix de l’île de Gorée pour abriter la dernière session de l’atelier consacrée à la validation de la stratégie post Varsovie et Post 2015 de la société civile africaine n’est pas un hasard. C’est tout un symbole qui voudrait rappeler aux dirigeants des pays africains qu’ils devront prendre conscience de l’esclavage climatique auquel l’Afrique est soumise par les puissances occidentales. Et sans se réjouir des nombreuses catastrophes naturelles qui secouent actuellement l’Occident avec les inondations en Europe, la sécheresse en Australie, les cyclones en Asie, et les chutes de neige astronomique en Amérique, les acteurs de la société civile présents à Dakar espèrent que ces événements malheureux pourraient faire changer la position de certains pays.

De Rocher Chembessi (Dakar)

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