Hommage au lion Mestu ! (Où est passé l’héritage de l’homme !?)

20 octobre 2013

Hommage au lion Mestu ! (Où est passé l’héritage de l’homme !?)

Bruno Metsu, une légende pour le foot africain...
Bruno Metsu, une légende pour le foot africain…

A l’annonce du décès de l’ancien technicien du football Bruno Metsu, j’étais fondu en larmes. Depuis ma chambre d’hôtel au Botswana où la nouvelle me parvient, j’ai cherché en vain les mots pour rendre hommage à cet homme émérite. Grand artisan de la dimension, aujourd’hui, mondiale du football de la Teranga, le lion Metsu demeurera à jamais dans mes esprits. La place du Lion au tréfonds de mon âme est éternelle. Mais cette histoire d’amour, qui n’aura pas de fin, a tout de même un début pour le moins insolite. Une insolite qui fait de Metsu, ces hommes qui se sont laissé admirer par ma carapace d’homme toujours peu satisfait.

Tout commence en Janvier 2002. Jeune collégien de la classe de 5ème, mon amour pour le football était immense. L’occasion de la Coupe d’Afrique des Nations du Mali était idéale pour nourrir cette passion qui déchaîne mes sens. Et voilà que durant cette compétition, cet amour, au-delà d’être que pour le football, s’accoquine à l’impressionnante équipe du Sénégal. Match par match, jour par jour, minute par minute, l’actualité de la tanière des Lions de la teranga ne devrait m’échapper. Cette aventure de cœur avec les Lions, bien qu’elle se soit terminée en queue de poisson, le Sénégal aura eu le mérite de me convaincre. Tony Sylva, Ferdinand Coly, Aliou Cissé, Lamine Diatta, Omar Daf, Ndiaye (s), Salif Diao, Pape Bouba Diop, Amdy Faye , Khalilou Fadiga, Henri Camara, Souleymane Camara, El Hadji Diouf, et tous les autres n’ont pas manqué à chaque occasion de me faire vibré. Du beau jeu sénégalais, des actions d’éclats de Diouf, des buts de Henri Camara, des sauvetages in extremis de Tony Sylva, et du grand collectif de jeu des Lions, nul ne ignorer la magie du sélectionneur Metsu. Ce sénégalais de cœur aura tout prouvé avec ses poulains durant cette compétition.

Et aux heures d’hommage pour ces grandes œuvres, qui ne se souvient pas un seul instant de la belle épopée du Sénégal à la Coupe du Monde Corée-Japon 2002. Même si tout le monde aurait oublié, la France du Football s’en souviendrait pour des années encore.

31 Mai 2002,

10h : Alors que j’étais en plein cours de Français, je n’avais qu’une seule prière. Que le Prof puisse nous libérer à temps pour qu’on puisse suivre en live et avec toutes sensations permises le duel d’ouverture France vs Sénégal.

11h : Et contre toute attente, le professeur se met dans la danse. Il lance le jeu des pronostics. Il nous révèle son côté fouteux. Bizarre ! Il est aussi pressé que midi sonne.

11h 30’ : Il se lasse d’attendre. Toute la classe aussi, que dis-je nous les drogués du foot.

11h 50’ : Enfin la sirène du collège retentit ! On peut donc quitter l’établissement sans représailles de l’administration du collège. Et paf ! Se déclenche une longue course d’endurance de 5 kilomètres avec des amis pour arriver à l’heure à la maison. Pas question de manquer une seule minute de ce match de rêve.

12h05’ : Le mondial est ouvert ! La France championne du monde en titre se heurte à une équipe du Sénégal, vice championne d’Afrique qui a monstrueusement faim. Le festival El Hadj Diouf est lancé ! Côté droit, côté gauche, le lion rugit et dévore tout sur son chemin. Les coqs français ont chaud !

19 min plus tard : Le lion assomme sa proie. Inconnu au grand bataillon, Pape Bouba Diop se révèle au monde entier. Premier but du Sénégal dans une phase finale de coupe du monde ! Le Sénégal mène au score.

Un ancien coq, devenu Lion se met sur scène. Bruno Metsu sort ses griffes. Le Sénégal absorbe la France dans le jeu. Malgré de multiples occasions de buts manqués, il obtient sa première victoire à une coupe du monde. La douloureuse défaite de Bamako, quelques mois plus tôt en finale de la Coupe d’Afrique des Nations face au Cameroun est oublié.

14H00’ : Au coup de sifflet final, toute l’Afrique est aux couleurs du Sénégal. De Dakar au Caire, de Gaborone à Nairobi, de Port-Louis à Antannarivo, le délire est à son comble. Qui l’eut cru ?

Et l’aventure sera autant belle que cet historique match d’ouverture. Pour une première participation, le Sénégal fait un coup de génie. Première nation africaine à disputer les quarts de finale d’une coupe du monde, les sénégalais le doivent tout autant à leurs Lions qu’au génie de Metsu. L’audace de cet homme aura changé l’image du football au Sénégal. Même éliminer « diaboliquement » par la Turquie en quart de finale, ce Sénégal de Metsu aura fait rêver plus d’un africain.

Quoi de plus juste de rendre un hommage mérité à l’illustre Bruno Metsu, commandant en chef de cette belle aventure. Mais au-delà des discours et des hommages une question tout de même :

«  Sénégalais : Qu’aviez-vous fait de l’héritage Metsu ? »

La belle équipe sénégalaise de 2002...
La belle équipe sénégalaise de 2002…
Le but assassin de Bouba Diop face à la France...
Le but assassin de Bouba Diop face à la France…
Étiquettes
Partagez

Commentaires