Michel Djotodia : welcome back to Benin…

12 janvier 2014

Michel Djotodia : welcome back to Benin…

Michel Djotodia et le Palais de la Renaisse: La  fin?
Michel Djotodia et le Palais de la Renaissance : la fin?

He is come back. Michel Djotodia est de retour. Un retour forcé dans sa « seconde » patrie. L’ancien homme fort du Palais de la Renaissance à Bangui retrouve les siens à Cotonou après avoir été poussé à la démission par la Communauté économique des Etats de l’Afrique centrale. L’ancien chef rebelle ayant pris par les armes la destinée du peuple centrafricain fait les frais de sa gestion « hasardeuse » du pouvoir.

Pour nombre d’observateurs, Michel Djotodia n’aurait avec sa rébellion « la Seleka » propulsé la République centrafricaine que dans une ruine. Une guerre fratricide teintée d’une haine religieuse qui a mis un pays totalement à « genoux ».

Mais la démission de Djotodia et son exil au pays de sa femme Chantal Djotodia augurent-ils déjà d’une aube nouvelle pour la Centrafrique ? Michel Djotodia n’est-il pas au finish le seul qui gagne dans cette démission et son exil au Bénin ?

Ce qui est clair, l’ancien rebelle retourne au Bénin avec un nouveau statut. Il mènera une vie plus calme et moins nécessiteuse que ces millions de Centrafricains décimés par la crise politique. Fiché il y a encore quelques années encore par la sûreté béninoise comme un délinquant de guerre, un rebelle, Djotodia y retourne avec la posture d’ancien président. Fut-il de transition, l’homme ne manquera pas d’avoir à Cotonou les honneurs d’un ancien chef d’Etat. Il ne sera pas moins traité que ces anciens chefs d’Etat forcés à l’exil dans un pays tiers dans le monde. Dans les couloirs du pouvoir au Bénin, le ton a été bien donné.

Selon les informations, Djotodia aurait directement eu un échange téléphonique avec Boni Yayi, le président du Bénin peu avant son décollage de Ndjamena. Certainement que Djotodia voulait s’assurer que le Béni, qu’il n’a pas choisi par hasard, met les bouchées doubles pour lui offrir un exil doré. Il en aura eu la preuve à sa descente d’avion. Une délégation gouvernementale conduite par le ministre des Affaires étrangères venue à l’aéroport pour l’accueillir.

Et le décor n’en restera pas là. Le ministre béninois des Affaires étrangères Arifari Bako ayant déclaré sur les plateaux de la télévision béninoise dans le journal de 20 heures que « Djotodia aura droit à un séjour digne de son rang ». De quel rang ? Celui d’un ancien chef d’Etat absolument. Une belle résidence privée, des agents de maison, des gardes du corps, des voitures et de chauffeurs, un protocole ?

Le pactole n’en serait pas bien moins généreux. Le Bénin jouera sa partition. Et le Tchad aussi. Pour son second exil à Cotonou, Djotodia pourrait ne pas connaître le même sort qu’en 2006 où il a été incarcéré pendant 18 mois à la suite d’un mandat d’arrêt émis par le pouvoir de François Bozizé. Mais pour combien de temps ? L’ex-chef rebelle pourrait d’un jour à l’autre être appelé à répondre des atrocités commises par sa troupe dans la prise de pouvoir en Centrafrique. Mais au nom de la paix et de la réconciliation nationale, il pourrait bien y échapper.

Le Pasteur suprême François Bozizé...
Le Pasteur suprême François Bozizé…

A Cotonou, Djotodia comme chez Bozizé !

Avec le nouvel exil officiel de Michel Djotodia au Bénin comme ancien chef d’Etat de la République centrafricaine, la communauté internationale dispose d’une nouvelle preuve des belles amitiés entre les deux peuples. Depuis toujours, Cotonou a été choisie pour être la terre d’exil de nombre de politiciens centrafricains.

Ange Félix Patassé, François Bozizé avaient déjà été annoncés à Cotonou à maintes reprises à la suite des différentes crises politiques qui se succèdent en Centrafrique. Et François Bozizé finit par s’y installer en 1982 après avoir été accusé de conspirer contre le pouvoir du président André Kolingba en mars 1982. Il y devient membre, puis pasteur universel de l’Eglise du christianisme céleste (ECC). Il fut arrêté par l’armée béninoise le 24 juillet 1989 puis extradé vers Bangui. Une extradition que Djotodia n’a pas connue après son arrestation en 2006 par les services secrets béninois. De par sa croyance chrétienne, Bozizé se rend plus d’une fois par an au Bénin pour des visites privées au Saint-Siège de l’église du christianisme céleste situé à l’est de Cotonou. A sa chute du pouvoir, il était annoncé au Bénin où il disposerait des propriétés privées et investirait dans bon nombre d’affaires.

D’ailleurs, quelques Béninois sont passés dans ses différents gouvernements comme ministre et le plus populaire reste l’ancien ministre Zoulkif Salami ayant occupé dans les deux pays le poste de ministre d’Etat. A Cotonou, Bozizé a encore des fidèles. A Cotonou, Michel Djotodia est comme sur la terre de François Bozizé.

Belle coïncidence entre les deux hommes. Maintenant doit-on exclure le retour au pouvoir de Djotodia dans les prochaines années en Centrafrique ? Tant que le pays restera « une province » du Tchad, tout est encore possible…

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Commentaires

Amoa b-Ouattara
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Belle analyse de rocher C-

De Rocher Chembessi
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Cher Ami, merci pour votre commentaire...