Nouvel échec des négociations entre Gouvernement et Syndicats au Bénin : La crise sociale perdure…

3 février 2014

Nouvel échec des négociations entre Gouvernement et Syndicats au Bénin : La crise sociale perdure…

Le gouvernement et syndicalistes se quittent dos à dos. Source: André Dossa (Canal 3 Benin)
Le gouvernement et syndicalistes se quittent dos à dos. Source: André Dossa (Canal 3 Benin)

Elle était annoncée comme décisive. La rencontre entre les membres du gouvernement, les présidents de certaines institutions de la République, et les leaders des confédérations syndicales du Bénin. Car les négociations de cette rencontre devraient aboutir à un dégel de la crise sociale qui secoue le pays depuis quelques semaines.

Quelques syndicalistes se concertent après une première suspension de la rencontre, Source: André Dossa (Canal 3 Benin)
Quelques syndicalistes se concertent après une première suspension de la rencontre, Source: André Dossa (Canal 3 Benin)

Mais voilà, cette rencontre n’aura accouché que d’une souris. Elle n’aura jamais eu lieu. La faute à la présence de deux autres confédérations syndicales non engagées dans les mouvements de débrayage mais conviées aux assises par le gouvernement. Une provocation de trop, diront les leaders syndicaux des confédérations et centrales syndicales dont les militants observent le mot d’ordre de paralysie générale de l’administration publique.

Les médiateurs de la crise ont été contraints à vider la salle.
Les médiateurs de la crise ont été contraints à vider la salle. Source: André Dossa (Canal 3 Benin)

Ce qui a tout simplement conduit à la fin des travaux. Une rencontre terminée en queue de poisson qui ne surprend pas grand monde au Bénin. Le niveau de la discorde entre gouvernement et travailleurs est tel que bon nombre de béninois ne croyaient presque pas à une issue heureuse à la crise à la sortie de ces conciliabules. Puisqu’au-delà des revendications ayant conduit à la motion de grève, les responsables syndicaux peinent à digérer les récentes attaques du Chef de l’Etat à leur égard.

D’ailleurs, le président Boni Yayi est revenu à la charge samedi dernier au cours d’un meeting qu’il a tenu avec des milliers de femmes bénéficiaires du programme gouvernemental de micro-crédits aux plus pauvres en déclarant « Qui n’a pas travaille, n’a pas droit au salaire ». Allusion faite aux nouvelles revendications des travailleurs qui exigent la restitution par l’Etat des défalcations opérées sur les salaires du mois de Janvier.Face à ce nouvel échec, ils sont désormais très nombreux à craindre le pire pour le pays.

Beaucoup redoutent d’un scénario de la fin des années 80 où une grève générale a conduit à la chute du régime révolutionnaire de l’ancien chef de l’Etat Mathieu Kérékou. Mais en attendant que le pays n’en arrive là, l’administration publique béninoise sera une nouvelle fois encore paralysée. A compter de ce mardi, le pays tournera encore au ralenti. La plupart des fonctionnaires d’Etat resteront chez eux, les écoles, collèges, et universités en majorité sans enseignants, les hôpitaux réduits au service minimum. Du côté de la justice, le ton s’est déjà durci depuis ce lundi, avec désormais une grève illimitée pour les magistrats et certains agents auxiliaires.

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Commentaires

Anonymous
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Ou veut-elle nous conduit cette crise?

De Rocher Chembessi
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Pour le quotidien "Le Matinal", Yayi ne se soucie point de la crise. Mais bon, les négociations reprennent lundi prochain...