Pourquoi Boni Yayi devrait « absolument » quitter le pouvoir en 2016 (2ème partie)

20 février 2014

Pourquoi Boni Yayi devrait « absolument » quitter le pouvoir en 2016 (2ème partie)

Boni Yayi lors de sa prestation de serment en 2006
Boni Yayi lors de sa prestation de serment en 2006

 

 

 

 

 

 

 

 

On le disait endoctriné par le pouvoir présidentiel. On l’accable de tous les péchés démocratiques. Boni Yayi, comme c’est de lui qu’il s’agit, soumis à la pression de son peuple, se faisait passer pour bon nombre de ses compatriotes comme un héritier singulier des pouvoirs autocratiques du continent. Si constitutionnellement, l’actuel locataire de la Marina (ndlr, nom du palais présidentiel du Bénin), devrait quitter le fauteuil présidentiel en Avril 2016 au terme de son dernier mandat, il y a encore quelques béninois qui restent sceptiques.

Dans ce scepticisme, il y a bien des signes qui ne trompent pas que tout est mis en oeuvre pour que Boni Yayi renonce à tout projet de se maintenir au pouvoir en 2016. Dans la première partie de cette analyse, il y avait la fronde sociale, cette seconde partie revient sur le réveil momentané des leaders de l’opposition et de certains présidentiables du pays.

Présidentiables et Opposition brisent « le rêve 2016 » de Yayi ?

C’est la nouvelle trouvaille de la classe politique pour maintenir le cap sur 2016. Pas tout à fait, cela pourrait être tout simplement leur façon de déjouer les plans de Boni Yayi, s’il en avait pour 2016.

Longtemps restée sous le choc des cuisantes déroutes électorales de 2011, l’opposition béninoise, toute tendance confondue joue son va-tout pour les prochaines élections. Certes l’objectif est le même, succéder à Boni Yayi mais l’enjeu a sans doute changé. Cette fois-ci, il faudra lui éviter un troisième mandat ou une prolongation constitutionnelle ou non en 2016.

Bruno Amoussou, Président de l'Union fait la Nation (UN)
Bruno Amoussou, Président de l’Union fait la Nation (UN)

Ce qui justifie sans doute la descente depuis quelques jours des leaders de l’opposition à l’intérieur du pays. C’est l’Union fait la Nation (UN), plus grand regroupement politique du pays qui a donné le top. Cette alliance de plusieurs partis politiques, née à la veille des élections de 2011, qui a su résister à toute tempête se veut plus proche de sa base. A cet effet, elle organise depuis peu des meetings avec les populations électorales, des séances de formation de ses militants sur le nouveau code électoral, et procède à l’installation de ses unités communales. En quelques semaines, elle a fait le tour du pays même des villes connues comme des citadelles imprenables de Boni Yayi où longtemps elle est restée indésirable. C’était bien la surprise et le signal pour l’actuel chef de l’Etat. Les béninois, même de son fief naturel, peu d’entre eux seraient prêts à le suivre dans un éventuel combat de se maintenir au pouvoir en 2016. D’autres unités de ce regroupement politique se font aussi remarquer sur le terrain. A titre d’exemple, la Jeunesse de l’Union, (J1) se déploie auprès des jeunes du pays, soit pour la mise sur pied d’une coordination communale, soit pour l’organisation d’activités politiques sur les enjeux électoraux de 2016.

L’autre élément à mettre à l’actif de l’Union fait la Nation qui montre clairement ses ambitions pour 2016, c’est sa présence devenue fréquente à la Commission d’Orientation et de Supervision de la Liste électorale pour s’enquérir à chaque fois du niveau d’avancement des travaux de correction de la liste électorale. Et les leaders de cette alliance ne manquent pas de rappeler le chef de l’Etat à l’ordre qu’il devra mettre des moyens à disposition de la commission pour une liste électorale fiable afin d’éviter les carences de 2011 qui ont failli, de justesse exploser le pays.

Abdoulaye Bio Tchané aux côtés des jeunes de Parakou
Abdoulaye Bio Tchané aux côtés des jeunes de Parakou

Candidat naturel aux présidentielles de 2016, lui aussi s’est mis dans la danse. Mis sous la pression par ses militants en raison son mutisme devenu très insupportable pour eux sur les questions brûlantes de l’heure, Abdoulaye Bio Tchané, plus connu sous le nom d’ABT, s’est joint au mouvement. Le leader de l’alliance, Avenir pour un Bénin Triomphant (ABT), a mis le cap cette semaine sur plusieurs villes du pays, quelques jours seulement après avoir procédé au lancement de son site web. Comme par hasard, c’est par la ville historique d’Abomey que l’ancien directeur Afrique du Fonds Monétaire International (FMI) a décidé de renouer contact avec sa base politique. Et c’est le message qu’il s’évertue à rappeler à ceux qui sortent nombreux pour l’écouter. « 2016 doit être une année d’espoir.» martèle-t-il.

Et l’espoir, il en est conscient, et se permet de le rappeler à ses militants, passe en tout premier par le respect des dispositions démocratiques et constitutionnelles en 2016 . D’Abomey à Parakou, où il y était pour rencontrer la jeunesse, les femmes, quelques groupes socioprofessionnels et dignitaires religieux, Abdoulaye Bio Tchané soutient avec fermeté qu’il faille faire obstacle à toute manœuvre antidémocratique au Bénin. Mais plus encore, qu’il faudra remettre le Bénin au « travail » et sur le « vrai » chemin de la croissance économique.

Des propos qui ont rassuré ses militants qui, pour Mahmood Guerguisse, président de la Ligue des Jeunes Leaders (LJL), soutien de première heure pour les présidentielles de 2011 de Abdoulaye Bio Tchané est largement suffisant pour prophétiser une alternance pacifique, démocratique et réussie en 2016.

Me Joseph Djogbenou, Pdt d'honneur du Parti Alternative Citoyenne...
Me Joseph Djogbenou, Pdt d’honneur du Parti Alternative Citoyenne…

En plus de ces deux dinosaures de l’opposition politique béninoise dont les activités politiques sur le terrain ne feraient que frémir Boni Yayi et ses thuriféraires, il y a bien d’autres mouvements politiques engagés dans la lutte, qui comptent faire triompher la démocratie en 2016. Dernier venu de la classe, le mouvement « Alternative Citoyenne », qui se veut être le creuset politique des acteurs « expérimentés » de la société civile, des « intellectuels » du pays, et des personnes « épris » de paix et de démocratie. Quelques jours après son lancement, il s’est déjà lancé dans la bataille sur toute l’étendue du territoire national avec comme chef d’orchestre, le très populaire professeur Joseph Djogbénou, agrégé de droit et avocat légendaire de ceux que lui-même appellent les « oppressés » du régime dont le célébrissime homme d’affaires en exil Patrice Talon.

Mais s’il y a d’autres faits qui montrent que Boni Yayi ne pourrait pas avoir l’audace de tenter une aventure présidentielle en 2016, c’est dans sa famille politique que cela se trame. A suivre

PS: Nul ne peut prédire des intentions réelles de Boni Yayi pour 2016 même si lui-même clame haut et fort qu’il faut compter sur sa bonne foi de respecter les dispositions constitutionnelles et démocratiques du pays en 2016.

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Commentaires

Zomakpe yaovi gerald
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Les futurs candidats aux presidentiellex de 2016 seront -ils meilleurs et parfaits plus que Boni yayi?