Pourquoi Boni Yayi devrait « absolument » quitter le pouvoir en 2016 (3ème partie)

25 février 2014

Pourquoi Boni Yayi devrait « absolument » quitter le pouvoir en 2016 (3ème partie)

Boni Yayi lors de sa prestation de serment en 2006
Boni Yayi lors de sa prestation de serment en 2006

 

 

 

 

 

 

 

 

 

On le disait endoctriné par le pouvoir présidentiel. On l’accable de tous les péchés démocratiques. Boni Yayi, comme c’est de lui qu’il s’agit, soumis à la pression de son peuple, se faisait passer pour bon nombre de ses compatriotes comme un héritier singulier des pouvoirs autocratiques du continent. Si constitutionnellement, l’actuel locataire de la Marina (ndlr, nom du palais présidentiel du Bénin), devrait quitter le fauteuil présidentiel en Avril 2016 au terme de son dernier mandat, il y a encore quelques béninois qui restent sceptiques.

Dans ce scepticisme, il y a bien des signes qui ne trompent pas que tout est mis en œuvre pour que Boni Yayi renonce à tout projet de se maintenir au pouvoir en 2016. Dans la première partie de cette analyse, il y avait la fronde sociale, la seconde partie évoquait  le réveil momentané des leaders de l’opposition et de certains présidentiables du pays. Mais il y a bien aussi une veillée d’âme dans le camp du Président qui contrarie avec tout projet de maintien au pouvoir de Boni Yayi après 2016.

Logo de l'Alliance Politique du Chef de l'Etat...
Logo de l’Alliance Politique du Chef de l’Etat…

La guerre des clans autour de Boni Yayi…

Qu’il s’agisse des grandes démocraties du monde, des pouvoirs présidentiels les plus tenaces et solidaires, ou même dans les régimes de la dérive absolue, la guerre des clans est une évidence. Et quoi de plus attendu pour un régime en fin de mandat soumis à toute sorte de pression extérieure.

Dans cet imbroglio autour de Boni Yayi, il y a une minorité prête à se sacrifier pour qu’il puisse exécuter tout projet de se maintenir au pouvoir en 2016. Même s’ils le le disent pas ouvertement, le fous du roi le mijotent sans aucun doute en leur fond intérieur. Mais bien qu’un tel projet soit encore une émanation de l’imaginaire commun des béninois, on s’aperçoit dans le pays, qu’il y a bien d’autres proches de Boni Yayi dont les ambitions personnelles ne cadrent point avec une éventuelle tentative pour qu’il reste au pouvoir en 2016. Dans ce cercle présidentiel, des noms circulent sur toutes les lèvres dans le pays. Et il n’y a presque plus de doute sur la candidature d’un ancien général de l’armée à la retraite, Robert Gbian dont les actions politiques sur le terrain montrent clairement qu’il compte se positionner comme un candidat sérieux pour 2016.

Depuis quelques jours, un autre nom se mêle à la danse. Yacoubou Bio Sawé, haut fonctionnaire à la Banque Ouest Africaine de Développement (Boad), originaire de la même commune que Boni Yayi et qui serait même sa pièce de rechange, son dauphin en cas d’échec d’un éventuel projet personnel pour 2016. Il y a aussi d’autres très proches collaborateurs de Boni Yayi dont l’actuel ministre d’Etat François Abiola, qui pour justifier son rang d’homme d’Etat devrait vraisemblablement s’engager contre vents et marrées dans la course en 2016. Que dire des anciens collaborateurs de Boni Yayi dans le gouvernement dont l’ancien premier ministre Pascal Iréné Koupaki et l’ex ministre de la défense, devenu ministre chargé des affaires présidentielles Issifou Kogui N’Douro probables candidats en 2016.

Ce qui est loin d’être une évidence, c’est la position de l’actuel président de l’Assemblée Nationale. Deuxième personnalité du pays, Mathurin Coffi Nago, longtemps critiqué pour son allégeance « aveugle » au président de la République semble avoir fait une volte-face, expressive du malaise au sein du clan présidentiel et annonciatrice de ses intentions pour 2016. Et il est fort probable que l’homme puisse bénéficier du soutien d’un grand nombre de partisans de Boni Yayi s’il se portait candidat en raison des nombreuses qualités « intrinsèques » et « valeurs » qu’il prônerait dans la tanière des cauris (ndlr : symbole du pouvoir de Boni Yayi).

PS: Nul ne peut prédire des intentions réelles de Boni Yayi pour 2016 même si lui-même clame haut et fort qu’il faut compter sur sa bonne foi de respecter les dispositions constitutionnelles et démocratiques du pays en 2016.

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