Présidents et Malades!

11 février 2014

Présidents et Malades!

Quelques chefs d'Etat africains inscrits la liste des "Présidents et Malades"
Quelques chefs d’Etat africains inscrits la liste des « Présidents et Malades »

 

 

 

 

 

 

 

 

En Afrique, ils sont bien nombreux ces présidents de la république qui multiplient les voyages sur l’Europe non pas pour des visites d’Etat mais pour des questions de santé. Cette pratique de longue date, a fini par prendre une proportion énorme avec certains chefs d’Etat qui, se retrouvent sans cesse dans les luxueux hôpitaux d’Europe. Simple bilan de santé, opération chirurgicale, hospitalisation de longue durée, la tendance qui se multiplie au fil des années crée de vives polémiques sur l’état de santé des chefs d’Etat africains. Suffisant aux puristes pour affirmer que « ce sont des malades qui gouvernent».

Des chefs d’Etats aux états de santé fragile, qui ne tiennent leur pouvoir que par le biais d’un traitement médical rigoureux. Un traitement médical aux frais des contribuables. Si  la présidence de Côte d’Ivoire a voulu faire preuve de transparence en communiquant sur l’état de santé d’Alassane Dramane Ouattara (ADO) , c’est sans doute le contexte sociopolitique du pays qui s’y oblige. Les proches du pouvoir voulant sans doute protéger leur leader des attaques des prétendants au fauteuil présidentiel, et de l’opposition toujours fidèle à l’ancien président Laurent Gbagbo. En clair, ADO n’est pas malade, mais juste une petite opération pour regain de forme afin de mieux servir ses concitoyens.

Sous d’autres cieux, le mystère continue autour de l’état de santé du président de la république. Les cas de l’algérien Abdelaziz Bouteflika et du camerounais Paul Biya en dit long. Deux vieux barrons qui tiendraient presque grâce aux nombreux traitements médicaux qu’ils subissent chaque année. Si l’algérien fut obligé en raison des dernières rechutes de son état de santé et dans la perspective des élections d’Avril 2014, de faire parler son cabinet, qu’il se porte bien, le « propriétaire » du palais d’Etoundi, Paul Biya surfe encore sur le mystère autour de son état de santé. Mais à chacun de ses voyages en Suisse, la rue camerounaise et l’opposition ne manquent pas de soupçonner le président de s’y rendre pour son état de santé qu’elles jugent « défectueux » pour gouverner un pays. Mais Paul Biya tient le coup même si certaines de ses déclarations donnent clairement raison à l’opposition car il n’aurait presque plus le contrôle de son palais, du pays soumis au diktat de ses proches ministres et autres collaborateurs.

Compaoré - Ouattara: Des Présidents à l'état de santé fragile?
Compaoré – Ouattara: Des Présidents à l’état de santé fragile?

Au même moment, il y a ceux des chefs d’Etat qui doivent faire bonne mine pour ne pas laisser des soupçons sur leur état de santé. Et la plupart sont ces dirigeants au pouvoir depuis de nombreuses années. Dans cette cohorte, il y a le burkinabè Blaise Compaoré, le congolais Denis Sassou N’Guesso, le tchadien Idriss Deby Itno, le zimbabwéen Robert Mugabe, l’ougandais Yuri Museveni et bien avant eux d’autres comme le béninois Mathieu Kérékou, le sénégalais Abdoulaye Wade, etc…

Si certains chefs d’Etats parviennent à résister à la maladie, et tiennent leur pouvoir d’une seringue de fer, d’autres n’ont pas eu cette chance. La maladie a bien eu raison de leur pouvoir. Et le nombre de Chefs d’Etat morts au trône sur le continent pour raison de santé l’atteste si bien.

 

Boni Yayi souvent critiqué pour ses écarts...
Boni Yayi souvent critiqué pour ses écarts…

Mais dans ce mystère, il existe une autre catégorie de chefs d’Etat qui laissent planer des doutes non pas sur leur santé physique mais leur état mental. Une situation invraisemblable qui naît de certains de leurs agissements au pouvoir. Au Bénin, c’est ce qui se dit dans la rue. Le Président Boni Yayi souffrirait de troubles mentaux. Une rumeur de longue date qui, s’est enflammée avec les affaires de tentative d’empoisonnement de Boni Yayi où il a été révélé que ce dernier est sous traitement antiépileptique. Mieux, les envolées lyriques de Boni Yayi teintées de parano, donnent du crédit à ces rumeurs qui, pour le moins reste à confirmer. Et ils sont bien nombreux ces béninois qui réclament des précisions sur l’état de santé mentale de Boni Yayi.  Des précisions qui ne viendront sans doute pas car le chef de l’Etat ayant subi des examens médicaux avant sa candidature, suivant les dispositions constitutionnelles du pays, où il a été juge apte à exercer le pouvoir d’Etat. Même si le médecin qui l’a scruté, reste un très proche de la famille présidentielle, qui a même fini ministre dans l’un de ses gouvernements, et actuellement à la tête d’un institut de promotion du genre.

Mais bien heureusement, la transparence sur l’état de santé des chefs d’Etat semble bien loin d’être un mythe seulement africain. De l’Europe aux Amériques en passant par la Russie et l’Asie, la sacralisation de la fonction présidentielle a pris le dessus sur la vie privée des chefs d’Etat…

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