Prévalence élevée des hépatites au Bénin : Un drame national ?

17 mars 2014

Prévalence élevée des hépatites au Bénin : Un drame national ?

Akoko Kinde Gazard, Ministre de la Santé du Bénin
Akoko Kinde Gazard, Ministre de la Santé du Bénin
Prof Nicolas Kodjoh du service des maladies digestives et de foi  du CNHU Cotonou
Prof Nicolas Kodjoh du service des maladies digestives et de foi du CNHU Cotonou

Plus d’un million de béninois souffrent des maladies hépatiques. Une situation épidémiologique inquiétante, qui aux dires du Prof Kodjoh Nicolas, chef service des maladies digestives et de foie au Centre National Hospitalier et Universitaire (Cnhu) de Cotonou semble ne pas inquiéter les autorités sanitaires du pays. Une « inaction » qui pourrait conduire le pays vers un drame national.

Au moins 1.300.000 de béninois sont atteints des hépatites B et C. Pas moins de 340.000 malades en mourraient dans les tous prochains jours car leur étant de santé aurait atteint un seuil de gravité extrême. Le Prof Nicolas Kodjoh qui  a rendu public ces chiffres en début de mois s’insurge ainsi contre une politique sanitaire du pays qui relègue au second rang des maladies pourtant dévastatrices dans la population.

Prévalence des Hépatites dans le monde...
Prévalence des Hépatites dans le monde…

Avec les 800.000 personnes infectées par l’hépatite B et 500.000 par l’hépatite C, ce qui fait une proportion d’au moins 13% de la population béninoise, les infections hépatiques font partie des maladies à forte prévalence au Bénin. Elles seraient même la troisième de cause de morbidité et de mortalité dans le pays. Mais ce qui désole les praticiens hospitaliers, c’est la « non prise en compte » de ces maladies dans les programmes de santé du pays.

Ce qui fait dire à nombre d’entre eux que la fin du calvaire des malades n’est pas pour demain. Et la grosse inquiétude, c’est la forte possibilité de propagation rapide de la maladie dans le pays en raison des conditions d’hygiènes et la promiscuité entre les malades et les personnes « normales ».  Du coup, le risque d’une infection à plus grande échelle est bien pesant sur le pays.

Dès lors, c’est le ministère de la santé publique qui est indexé pour son « manque » d’action et de réaction. En ligne de mire, on dénonce l’ « absence » d’une politique efficace de lutte contre les hépatites qui ne seraient toujours pas considérées comme maladie chronique dans le pays.

Entre autres éléments qui motivent les praticiens hospitaliers à s’offusquer contre le ministère de la santé dans le cadre de la lutte contre les hépatites, la « non autorisation » de la Centrale d’Achats des Médicaments Essentiels « Came » à mettre à la disposition de malades des médicaments pour leur traitement comme c’est le cas dans la lutte contre le Sida, le paludisme, la tuberculose, etc, l’ « absence » de la lutte contre les hépatites dans le plan triennal de développement sanitaire. Et si les choses restent en l’état donc, c’est tout le pays qui en partirait.

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