Scène de Ménage dans ma rue!

10 mars 2014

Scène de Ménage dans ma rue!

Un Couple en pleine bagarre à Cannes, Source Youtube, Novembre 2012
Un Couple en pleine bagarre à Cannes, Source Youtube, Novembre 2012

Elles étaient nombreuses ces femmes qui ont été honorées et célébrées de milles couleurs à l’occasion de l’édition 2014 de la Journée Internationale de la Femme. Sous le signe d’une très hypothétique égalité, elles ont connu l’instant d’une journée des moments de joie, des célébrations et des magnificences de grandes tendances. Sourires aux lèvres, elles ont chanté, dansé dans tous les coins du monde.

Hélas ! La seule journée n’aura pas suffi pour régler par une baguette magique tous les problèmes de la gente féminine. Et personne ne le prophétisait car il y a bien une belle cohorte de la population mondiale éperdument sceptique sur les impacts de ces célébrations tonitruantes de la journée internationale de la femme. Une journée internationale de la femme qui a bien fini par faire évaporer de la mémoire collective qu’il en existe bien une pour les hommes.

Dans ce monde où les femmes se battent, souffrent et réclament égalité et parité, il y a bien une qui n’osera pas oublier ces cauchemars de femmes du lendemain de la journée internationale de la femme. Et je reste bien convaincu qu’il y a eu des millions d’autres femmes dans le monde qui ont vécu le même calvaire. Un calvaire conjugal !

J’aurais bien dû ne pas sortir sitôt de ma maison ce dimanche 9 mars 2014. Et je n’aurai pas été contraint de réaliser ô combien les violences sur les femmes continuent par alimenter le quotidien de certains couples. Mais culte du dimanche oblige, et en déplacement loin de mon cocon familial, je n’avais presque pas le choix.

Et pour ce beau matin, la victime n’a été rien d’autre que ma vendeuse de pain, du moins celle d’un dimanche matin. Puisque d’habitude, je ne me prive guère de la bouillie de maïs de ma maman adorée avec ses beignets cuits avec amour et tendresse maternelle.

Que n’ai-je pas entendu et vu de ces chaudes empoignades entre deux quadragénaires qui sans doute quelques années plus tôt filaient le parfait amour. Eux, quelques années plus tôt qui se promettaient monts et merveilles, où le paradis était même trop petit pour l’un pour témoigner son amour à l’autre devenue aujourd’hui une « citerne souillée » en marque de curage. Elle qui, aux yeux de son mari rivaliserait avec un « moulin à maïs pour ses ronflements incessants de nuit ». Elle, qui a besoin d’une « bonne correction » pour savoir que « quand ça demande, on lui donne ». Et c’est ce qui justifierait ce déchaînement d’insultes et de gifles au bon milieu de la rue. Suffisant pour que je me souvienne du début d’un billet de David Kpelly dans lequel il nous racontait dans son style à lui les avanies matinales d’un couple de son voisinage.

De cette scène, je décidai d’oublier au nom de l’amour que j’ai pour les femmes ces injures horribles que j’ai pu entendre en un jour sacré du Christ. Dans ma mémoire de futur époux et de grand philosophe de l’amour, jaillit et rejaillit les pleurs et la tristesse de ces petits enfants du couple impuissants devant le spectacle de leurs parents. Quel traumatisme, m’a soufflé une amie de circonstance venue spontanément comme nombre de voisins déguster une de ces scènes qui n’arrive pas tout le temps. Des voisins émerveillés par une démonstration de muscle et une belle pluie d’injures aussi atroces les unes que les autres pour un couple, qui à ce petit amour avait tout fait d’ignorer tout le sens de l’amour et les symboles du mariage.

Faisant demi-tour après quelques minutes incapables de réaction pour mettre fin à la comédie, mes muscles n’y étant préparés, et sans pouvoir m’offrir mon pain, une seule question me tourmenta.

Jusqu’à quand toutes ces violences conjugales…

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