Souvenir : 24 ans déjà que le Bénin a opté pour la démocratie.

19 février 2014

Souvenir : 24 ans déjà que le Bénin a opté pour la démocratie.

arton30-e24aaDans la vie de toute nation, il y a de ces dates qui resteront à jamais dans la mémoire collective. Au Bénin, la date du 19 Février marque le souvenir du début de la conférence nationale des forces vives de la nation. C’était le 19 Février 1990.

Vingt quatre ans après l’ouverture de cette historique conférence nationale des forces vives de la Nation, que reste-il de la démocratie béninoise. C’est autour de cette question de l’héritage que se focalisent les attentions en ce jour anniversaire. Et les analyses vont d’un sens à un autre. Chaque acteur de la vie publique du pays a sa petite idée sur le parcours démocratique du Bénin depuis cette conférence. Il y a aussi le regard du citoyen lambda sur l’expérience démocratique du Bénin.

Depuis 1990 où le Bénin a entamé une nouvelle ère démocratique, il y a une chose qui fait l’unanimité dans l’opinion nationale du pays. Les béninois, longtemps contraints au diktat du parti unique de la période révolutionnaire ont acquis et jouissent d’une totalité liberté politique. En vingt quatre, le pays a connu plusieurs élections dont notamment les élections présidentielles de 1991, 1996, 2001, 2006 et 2011.

Cinq élections présidentielles ayant consacré trois différents chefs d’Etats. Chacun ayant eu le temps de faire son expérience de l’exercice du pouvoir d’Etat. En termes d’élections, il y en au presque au temps avec les législatives en 1991, 1995, 1999, 2003, 2007, 2011. Six différentes mandatures parlementaires avec chacune ses déboires dans l’animation de la vie politique et institutionnelle. A cela, il faut ajouter deux élections locales tenues en 2003 et 2008 dans le cadre de la décentralisation du pays. Mais au regard de nombreuses défaillances, en particulier dans la gouvernance démocratique et économique du pays, il y a bien un grand nombre de béninois qui pensent que la démocratie du Bénin est purement électorale.

Elle n’aurait le privilège que d’avoir permis aux pays d’enchaîner les élections, sans pour autant lui accorder les moyens de son développement. Même l’actuel chef de l’Etat, au plus fort de sa popularité, disait de cette démocratie qu’elle est un « poison » puisqu’elle ne permet pas de nourri le peuple.

Et si longtemps, c’est cette démocratie purement électorale qui a fait la gloire du pays, le Bénin semble perdre à petits coups ses lettres de noblesse. Il y a bien une multitude d’entorses au processus démocratique, qui fait dire à certains que le pays est « foutu », et ils n’hésitent pas à indexer l’actuel chef d’Etat Boni Yayi et ses partisans comme les « coupables », et à il y a ceux qui pensent que la démocratie béninoise est tout simplement frelatée. En clair, les bases auraient été faussées depuis les mémorables assises de Cotonou.

A ce goût d’inachevé se mêle une autre frustration. Celle-ci est en relation avec le mauvais entretien de tout ce qui aurait pu être, et est dans le patrimoine national comme vestige de cette mémorable conférence. Et ce qui fait la colère des béninois, c’est l’hôtel PLM Alédjo ayant servi de cadre à l’organisation de ces assises nationales. Abandonné dans un état de délabrement avancé, l’hôtel PLM Aledjo, aujourd’hui mémoire négligée d’une conférence historique, est néanmoins inscrit à jamais dans l’histoire du pays.

En attendant la célébration dans très exactement un an des 25 ans de la démocratie béninoise, il y a bien urgence de sauver la barque et la mémoire du pays.

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Commentaires

Emile Bela
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En espérant que ce jour anniversaire sera une autre occasion pour tous les béninois de prendre conscience et de se focaliser sur l'essentiel!
Amitiés

De Rocher Chembessi
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Nous espérons qu'un effort sera fait pour que le pays retrouve son rang qui est le sien sur l'indice de la Démocratie dans le monde. Nous sommes conscients que nous avions reculé, et c'est déjà bien important de se souvenir maintenant d'où nous sommes partis et de pouvoir avancer dans le bon sens. Impossible n'est pas béninois...