Tension sociale au Bénin : le pays est-il au bord de l’implosion ?

31 janvier 2014

Tension sociale au Bénin : le pays est-il au bord de l’implosion ?

logo-UNLes leaders de l’opposition béninoise n’auront pas attendu longtemps pour réagir à la dernière sortie médiatique du chef de l’Etat qui a fait jaser plus d’un Béninois. Au cours d’une conférence de presse animée au siège de l’Union fait la Nation (UN), principale alliance politique de l’opposition béninoise, ces ténors politiques n’ont pas tari de mots pour mettre en garde le chef de l’Etat pour d’éventuelles déstabilisations du pays.

A l’instar de tous, la plupart des Béninois qui ont assimilé les déclarations du président Boni yayi à de la provocation, les dignitaires de l’Union fait la Nation déclarent prendre très au sérieux les menaces du chef de l’Etat. Pour eux, le message de Boni Yayi est bien clair. Il n’est pas seulement adressé aux centrales syndicales ni aux travailleurs ou à la classe politique, mais à tout le pays. Car l’opposition y relève une tentative de déstabilisation programmée du pays par le régime au pouvoir. Une situation dont il abusera pour s’y éterniser.

Ces opposants qui se disent exacerbés par les diatribes répétées à leur encontre par le chef de l’Etat, appellent presque à une « insurrection ». A les entendre, le chef de l’Etat s’illustre en « désinformation », en « dénigrement » et en « menaces » de ces concitoyens. Ainsi, ils ne méritent pas sa place au sommet de l’Etat. Pour eux, Boni Yayi a tout simplement « violé la Constitution ». Et pour y répondre, le sursaut patriotique des forces vives de la Nation, réclament-ils. « C’est le moment plus que jamais de protéger le pays contre le drame vers lequel conduit le chef incendiaire… C’est le moment de se donner de mettre fin à ses dérives suicidaires » a insisté l’ancien ministre des sports Théophile Montcho, orateur principal lors de cette conférence de presse.

Le député Candide Azannai
Le député Candide Azannai

A quelques encablures près, c’est un ancien collaborateur du chef de l’Etat, député à l’Assemblée nationale, passé dans l’opposition qui s’insurgeait contre les déclarations de Boni Yayi. Sans trembler, l’honorable Candide Azannai a tout simplement annoncé que « le président de la République planifie la guerre au Bénin ». Et pour arriver à ses fins, Boni Yayi aurait décidé d’instrumentaliser la jeunesse. C’est pourquoi ses propos « attentatoires » contre la paix et la cohésion nationale auraient été tenus au cours d’une rencontre avec des jeunes, croit savoir le député. Aussi relève-t-il dans les attaques du chef de l’Etat, « des mensonges manifestement caractéristiques d’un leadership de type pathologique rappelant avec un fort outrage les débuts d’Hitler, les pratiques d’endoctrinement décelables chez des extrémistes du talibanisme du non-Etat… »

Face à cette guerre de mots qui devient très inquiétante, la Fondation Mathieu Kérékou, du nom de l’ancien président de la République, se décide de jouer à la médiation. Toujours dans la même journée, le secrétaire général de la Fondation a fait de propositions de création d’un comité national de médiation pour la paix et la cohésion sociale au Bénin. Ce comité que la Fondation voudrait multi-représentatif devrait travailler à désamorcer la bombe sociale. Reste à savoir si cette proposition sera entendue par les différents acteurs de la crise sociopolitique qui embrase le pays.

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