De Rocher Chembessi

Ce que Macky Sall m’avait dit…

Le Président Macky Sall, moi et quelques jeunes francophones
Le Président Macky Sall, moi et quelques jeunes francophones

Il y a des événements dans nos vies qui restent historiques. Chaque jour presque, on s’en souvient. On revit avec beaucoup d’enthousiasme le film de cet événement. On n’est aux anges quand on se souvient encore de ceux avec qui cet événement a été vécu.

Il est évident qu’on ne peut se souvenir de tout ce qui nous est arrivé de bien ou de mal. Mais en ce début du mois de novembre, je me rappelle comme si c’était hier d’un et d’un seul qui aura marqué très fortement mes esprits. En effet, cela faix très exactement un an depuis hier 31 Octobre 2013 que je fus reçu en audience avec d’autres jeunes francophones par le Président Sénégalais Macky Sall au Palais de la République à Dakar. Invité par l’actuelle Direction de la Jeunesse et de l’Education de l’Organisation Internationale de la Francophonie (OIF), je participais avec une quarantaine de jeunes francophones venus d’Afrique, d’Europe, d’Asie et bien évidemment du Sénégal à l’atelier  « Jeunesse et Réseaux Sociaux ». Dans un climat très détendu et assez convivial, nous eûmes quatre jours d’intenses formations, de partage et d’échanges d’expériences qui, aujourd’hui, restent indélébiles en moi. Qui de nous ne se souvient pas de la sympathie de l’ex directeur de la jeunesse Mahaman Lawan Sériba et de ses très proches collaborateurs Moussa Sinon (Spécialiste Programme), Catherine Boucher (Attachée de Programmes), Habibata Issaka Kamirou (Assistante de Direction). La grande disponibilité des experts a fait de cet atelier la tribune de formation et d’informations par excellence de la jeunesse francophone sur l’utilisation des réseaux sociaux. La mémorable visite à l’Ile de Gorée aura permis à tous les participants de revivre en quelques heures l’historique d’une tragédie traite négrière qui, a fort miraculeusement a donné cet île toute sa dimension planétaire.

Dakar 2012 était le point d’un départ d’une nouvelle jeunesse francophone solidaire et assez dynamique sur l’échiquier international. Ayant marqué le lancement du nouveau portail web de la jeunesse francophone (www.jeunesse.francophonie.org), l’atelier de Dakar a donné un nouveau souffle à la présence des jeunes francophones sur la toile mondiale notamment sur les réseaux sociaux avec une excellente qualité de recherche d’opportunités et d’informations sur le net et de partage dans le groupe Réseau Jeunesse de l’OIF. Et ce serait un crime de leste majesté de ne pas rendre hommage à tous ces jeunes qui font du partage d’informations sur les réseaux sociaux pour leurs pairs francophones avec mention spéciale pour la très populaire Anne Michelle Ekedi du Cameroun.

Photos de famille de quelque jeunes francophones à l'atelier de Dakar...
Photos de famille de quelque jeunes francophones à l’atelier de Dakar…

Et çà, c’est ce que m’avait dit Macky Sall. En recevant en audience au palais présidentiel la quarantaine de jeunes francophones ayant participé à l’atelier, le président Sénégalais avait insisté sur l’application effective et efficiente des différents enseignements reçus des experts. Pour cela, il avait exhorté les jeunes francophones à une grande appropriation du Portail Jeunesse de la Francophonie, un réseautage très efficace notamment sur les réseaux sociaux. Pour Macky Sall, ce serait le seul moyen pour la jeunesse francophone de se faire une place dans la sphère internationale. Toutefois, le Président sénégalais avait rassuré la cohorte des jeunes participants qu’il se ferait leur porte parole auprès de ses pairs afin qu’une attention particulière leur soit accordée afin de renforcer le réseautage entre eux par la multiplication des événements qui puissent les réunir. Aussi avait-il souhaité que la jeunesse francophone puisse disposer d’une place de choix au prochain Sommet de la Francophonie prévue pour Octobre 2014 à Dakar (Capitale du Sénégal).

Anne Michelle Ekedi aux côté du Président Abdou Diouf, Secrétaire Général de l'OIF à Fès (Maroc)
Anne Michelle Ekedi aux côté du Président Abdou Diouf, Secrétaire Général de l’OIF à Fès (Maroc)

Ainsi, le président Macky Sall m’a fait savoir et à tous les jeunes francophones qu’il veut d’une jeunesse francophone plus forte, solidaire, altruiste avec une activité efficiente sur les réseaux sociaux pour la quête des informations utiles à leur propre développement et une forte participation au développement international en général et des pays francophones en particulier.


SOS NSA : Aidez-moi à retrouver mes mails !

Edward Snowden, l'homme qui a secoué le monde par ses révélations.
Edward Snowden, l’homme qui a secoué le monde par ses révélations.

Sommes-nous au cœur du scandale diplomatique de la décennie ? Tout porte à le croire depuis les fracassantes révélations de l’informaticien Edward Snowden sur le programme américain d’espionnage PRISM. La Guerre froide qu’on croyait russo-américaine aurait changé de dimension. Mais ce serait très euphorique de penser qu’elle se déroule maintenant et aussi durement entre les Etats-Unis et ses alliés d’Europe. Car quelqu’un l’a bien dit « la confiance n’exclut pas le contrôle ». Mais lorsque le contrôle se fait sans votre accord encore moins sans que vous ne soyez informés, il devient dur et très dur à avaler. C’est sans doute l’explication la plus probante  de tout le brouhaha médiatico-diplomatique dans lequel Edward Snowden a plongé le monde dans sa presque grande entièreté à l’exception de quelques pays abonnés absents dans le gotha diplomatique international. Et la plupart de ces « fretins » se retrouveraient dans leur grand ensemble et pour une fois encore dans l’Afrique au Sud du Sahara.

Barak Obama dans la tourmente?
Barak Obama dans la tourmente?

Si au départ, les USA avec leur massif président Barack Hussein Obama ont tenté de se défendre très énergiquement et subtilement sur les enjeux du programme américain d’espionnage, il va de soi aujourd’hui aux dires des analyses qu’il existe une grande zone d’ombre autour de ce projet pensé et conduit de mains de maîtres depuis les quatre murs de la National Security Agency (NSA). En effet, la Maison Blanche avait argumenté que c’était un programme d’espionnage économique des entreprises (ce qui n’est vraisemblablement pas illégal sur le marché concurrentiel mondial), mais il a été révélé quelques semaines plus tard que l’espionnage prenait en compte une bonne partie des citoyens du monde notamment ceux d’Europe (ce qui relance l’énigmatique débat sur la protection des données personnelles et la confidentialité de la vie privée sur le net). Pis encore, d’autres révélations ont fait état de ce que des institutions européennes notamment celles de Bruxelles occupent une place de choix dans le système d’espionnage du pays de l’oncle Sam. Et une fois encore, l’Amérique de Barack Obama s’en est défendu comme un beau diable. De démenti en démenti sans véritablement convaincre, démocrates et républicains américains pris à leur propre piège, se doivent d’affronter une armada européenne révoltée par les derniers développements d’une sulfureuse affaire qui secoue la sphère diplomatique internationale.
En effet, et ceci tout le monde le sait, aucun pays et presque aucun grand dirigeant du monde et d’Europe n’auraient échappé à l’espionnage américain. Et la vedette a un nom. Elle n’est non plus une petite pointure de cette loge restreinte de grands leaders mondiaux. Angela Merkel, Chancelière incontestée et incontestable de la République Fédérale d’Allemagne, la dame de fer, désignée à maintes reprises femme influente de l’humanité, se ferait espionner depuis plus d’une décennie (2002) par les services secrets américains et directement de son téléphone portable. Ces révélations de la presse allemande ont au-delà de provoquer un tollé général sur la scène internationale mis à nu des pratiques douteuses et peu orthodoxes de la maison blanche. Et bien qu’elle s’en défende de ne pas être informée de l’espionnage du leader du Parti Démocrate Chrétien Allemand (CDU) et Chancelière de la première économie d’Europe, la Maison Blanche a une fois encore le dos au mur. Aux dires des dernières déclarations du Secrétaire d’Etat Américain John Kerry, le programme PRISM tant décrié sur fond d’espionnage ne serait rien d’autre qu’un système de collecte de données à l’échelle internationale afin d’assurer la sécurité intérieure des USA et celle des alliés de Organisation Atlantique Nord (OTAN). Mais en attendant qu’un terrain d’entente soit établi entre américains, européens, et le reste du monde, cette affaire aura eu le mérite de déclencher une vague d’appels à l’aide de la National Security Agency (NSA) sur la webosphère.
Des milliers d’utilisateurs de réseaux sociaux ont lancé des campagnes sur le net pour implorer l’aide des services secrets américains afin de retrouver des copies de leurs anciens mails, des conversations, des photos et vidéos sur les réseaux sociaux afin de régler telle ou telle autre urgence pour lesquelles ces données supposées perdues en ligne seraient d’une grande utilité. S’il ne s’agit pas d’une pièce à conviction pour justifier la paternité d’un enfant, sa demande de divorce, l’existence d’une dette, d’un contrat de tous genres, cela peut être juste des photos d’une virée nocturne, d’une soirée entre copains publiées sur le net mais entre-temps supprimées et perdues par la suite que demandent les internautes à la NSA de l’aider à retrouver. Et l’affaire ressemble à quelque différence près à du déjà vu. Ceux qui ont encore de la mémoire se souviennent des vagues tumultueuses soulevées dans le monde par Julian Asange et son fameux WikiLeaks et les tremblements assez fréquents du paysage politique français avec les révélations intermittentes du site Médiapart et la récupération peu sérieuse ou très comique qui s’en suit sur la toile.

Capture d'écran des banques de données...
Capture d’écran des banques de données…

Qu’il y ait un scandale diplomatique ou non autour du programme d’espionnage américain, que les révélations de WikiLeaks ou de Médiapart soient justifiées ou pas, les unes que les autres, elles remettent au grand jour de nombreuses interrogations sur la vie privée, la confidentialité des données personnelles (particuliers, entreprises, personnages publics, groupes d’intérêts, Etats, institutions internationales, organismes régionaux, etc…) sur le net et même dans la vie quotidienne. A chacun d’assurer sa sécurité donc…



Et le football se codifia!

La première bible du football
La première bible du football

S’il y a au monde une religion qui compte plus d’adeptes, c’est sans aucun doute le football. Affectueusement appelé le « sport roi », le football, malgré les déboires du foot business, est la passion favorite de milliards de personnes sur la planète. Des amateurs du cuir rond se rencontrent dans tous les coins du monde et dans toutes les sphères sociales. Dans l’histoire de ce sport devenu planétaire, de grands noms y ont laissé leurs empreintes. Ils en sont devenus des icônes inoubliables. Du roi Pélé aux inévitables Lionel Messi, Cristiano Ronaldo, le charismatique Zinedine Zidane, les très virevoltants attaquants Samuel Eto’o et Didier Drogba, le glorieux Georges Weah Opong, le football a fait des légendes. Des légendes à qui, football, footballeurs et amateurs doivent un culte, presque une dévotion. Dans ce microcosme des illuminés du ballon rond, on a tous en mémoire et très collectivement l’avocat français Jules Rimet qui aura eu l’audace d’inventer la Coupe du Monde en 1930. L’histoire de ce sport intimement lié à l’Angleterre aura connu tout de même des événements aujourd’hui presque aux oubliettes. Devoir de mémoire donc !

“26 Octobre 1863 : Premier accord sur les règles du football et naissance de la Football Assoication…’’

La modernisation du football est marquée par de nombreux événements aussi festifs que douloureux. Tout part en 1857 avec la création du premier club de football non scolaire au monde. Aujourd’hui, plus vieux club de foot au monde Sheffield*,  s’est fait distinguer en jouant au football avec ses propres règles et en fondant par la même occasion Sheffield Association. Mais le coup de grâce pour le football aura lieu quelques années plus tard. En 1863, J. Thring, enseignant à Uppingham School édite un manuel de football constitué de dix lois, les plus simples selon lui, applicables à la pratique de ce sport. Depuis le football a pris une autre dimension car devenu un sport facilement praticable avec des règles très souples. En dépit des nombreuses modifications dans la pratique de la discipline, l’essence de ces dix premières lois est restée. Et c’est au 26 Octobre 1863 que remonte le premier accord sur les dix règles fondamentales du football. En effet, onze clubs de football et écoles de Londres se retrouvent à Freemason’s Tavern pour trouver un accord sur les lois et former la Football Association devenue au fil des années la Fédération Internationale de Football Association (FIFA).  L’histoire renseigne que ce fut un accouchement douloureux et houleux car quelques clubs en particulier les pratiquants du Rugby* ont au fil du temps déserté les rangs pour fonder en 1871 leur association. Mais déjà, les règles adoptées ce 26 Octobre 1863 connaîtront leurs toutes premières modifications le 14 novembre 1863 et passeront à quatorze avec de fortes restrictions au joueur. Le départ des rugbymen de la Football Association est motivé par la prohibition définitive en 1869 de l’usage des mains dans le football par les joueurs de champ. Au terme de nombreuses tractations, la Sheffield Association rejoint en 1877 la Football Association après l’acceptation de quelques-unes de règles.

Aujourd’hui, 150 ans après la naissance de la Football Association (FA), et le premier accord sur les règles du football, le football a été sans aucun doute le sport qui a connu l’évolution la plus fulgurante dans le monde. Reste maintenant à se demander qu’en sera-t-il dans les 150 prochaines années pour un sport dans lequel tout doucement la passion et le jeu laissent place aux intérêts et à l’enjeu.

En attendant, Bon anniversaire à tous les adeptes du football !

*Reda Johnson, Footballeur international béninois évolue au Sheffield United en Championship (deuxième division anglaise)

* Le Rugby était associé au football.


Si j’étais magistrat ! 24 H dans les couloirs d’un tribunal

La façade principale du palais de justice de cotonou
La façade principale du palais de justice de Cotonou.

Ce n’est pas la première fois de ma vie que j’entrais dans un palais de justice. Ce n’est non plus la toute première fois de ma vie que j’y demandais un service. Mais ma journée du 24 octobre au tribunal de Cotonou ne m’a pas laissé indifférent. Drôle de coïncidence ! En ce 24e jour du 10e mois, j’ai passé 10 heures dans les couloirs du plus grand tribunal du Bénin. Et il a juste fallu ces quelques petites heures pour réaliser autrement la complexité de la mission du juge. Même si je n’ai pas eu gain de cause (mon casier judiciaire ne m’a pu être délivré), mon billet s’enchante de rendre hommage à ses hommes en boubou bleu.

Assis dans les escaliers qui mènent au cabinet d’instruction, j’ai tout vu et presque tout entendu. Combien ont-ils été ces mis en cause dans une affaire ou une autre à transiter en moins de 10 heures de temps devant mes petits yeux d’observateur. Une centaine ! Peut-être plus car, je me lassais de compter. J’étais accablé de réaliser que dans ce lot de « présumés coupables », se retrouvaient vieux, femmes, hommes, enfants, handicapés mêmes des personnes publiquement connues aux quatre coins du pays. Et ma désolation atteint son paroxysme quand je vis trois jeunes petits garçons sous escorte policière conduits au cabinet du juge des mineurs. Quel âge avaient-ils ? 5, 10, 15, pas 18 ans tout de même ? A cet instant précis, tout se met à bouger dans ma cervelle. Des milliers de questions traversent mon esprit ? Mais de toutes ces énigmes, une m’a laissé sur le carreau. A elle seule, elle a réchauffé maintes fois mon esprit.

« Si j’étais magistrat ? »

Jamais je ne me suis posé une question pareille. Jamais, car ma formation de base au secondaire m’avait très tôt mis sur un autre chemin. Jamais, car on a vite fait dans mon Bénin de peindre en noir les magistrats comme des corrompus et même des mafieux. Mais, aujourd’hui où je me pose la question de savoir « Si j’étais magistrat ? », permettez-moi de mettre en doute, certainement sans preuve, toutes ses allégations sur la profession de magistrat dans mon pays. Oui, je n’ai passé que 10 petites heures dans un tribunal, sans même assister à la moindre audience, mais mes regards m’ont fait croiser des hommes de cœur, surplombés par de nombreux dossiers, même les plus anodins. J’ai rencontré des hommes dont la cervelle est sans repos, des hommes qui doivent à chaque seconde près concilier leur humeur aux exigences du métier. J’ai les entendus au téléphone dans les couloirs du tribunal s’apitoyer sur le sort de certains mis en cause. J’ai même eu la chance de ma vie de suivre un magistrat sorti deux fois de la salle d’audience pour la lire la Bible dans les escaliers. Je n’avais encore rien vu. Car le comble sera à 18 h30 quand je croisai une magistrate presque en larmes. Je décidai de pousser ma curiosité pour comprendre ce qui se passe dans sa tête, elle, un haut fonctionnaire de la République pour perdre presque en public son mental. Je réalisai que c’est son côté maternel qui parla au fond d’elle, car trois petits garçons venaient d’être à trois ans de prison pour acte de vandalisme, séquestration et tentative de viol.  Oh mon Dieu ! Quel métier ? M’exclamai-je. Mais dans  ce métier, le cœur n’aurait jamais raison. Et même si au bout du rouleau, mon supplice « si j’étais magistrat » continue par hanter mon âme, je m’empresse de rendre hommage à ces hommes du droit et à tous ces jeunes étudiants des facultés de droit qui sans doute pour la plupart, ignorent encore l’embarras du métier qui serait le leur.

Et vous « si vous étiez magistrat ? »